« Le projet de loi Debré repose sur un véritable parti pris en faveur de la précarité des étrangers », s'insurge le Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) (1) après l'adoption, le 6 novembre, en conseil des ministres, du projet de loi sur l'immigration visant, pour l'essentiel, à renforcer la lutte contre l'entrée et le séjour irréguliers des étrangers (2). Pour lui, celui-ci « n'hésite pas à porter atteinte aux libertés des Français et des étrangers en situation régulière ». En outre, « malgré des évidences statistiques de notoriété publique qui prouvent le contraire, il entretient délibérément l'assimilation entre travail illégal et présence en France d'étrangers en situation régulière ». Enfin, le GISTI s'inquiète de « la minimisation du rôle du juge judiciaire dans la procédure d'éloignement ». »
Même son de cloche au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (3) qui « rejette vigoureusement » le projet de loi. Ce texte, qui « ne réglera rien » des questions soulevées sur les « effets désintégrateurs des lois Pasqua », renforce une « répression déjà sévère à l'encontre de ceux que les pouvoirs publics désignent comme “clandestins” et maintient intactes les dispositions qui précarisent la situation des étrangers réguliers », souligne-t-il. Quant à l'association SOS Racisme (4), elle estime que ce projet, « en voulant ménager la chèvre et le chou, conduit à une politique illisible » et qu'il « durcit dramatiquement certaines dispositions des lois Pasqua ».
(1) GISTI : 3, villa Marcès - 75011 Paris - Tél. 01 43 14 84 84.
(2) Voir ASH n° 1996 du 8-11-96.
(3) MRAP : 89, rue Oberkampf - 75011 Paris - Tél. 01 43 14 83 53.
(4) SOS Racisme : 1, rue Cail - 75010 Paris - Tél. 01 42 05 44 44.