La création nette d'emplois a été plus faible que l'année précédente, selon le bilan emploi de 1995 et du premier semestre 1996 publié par l'INSEE (1). Ce sont en effet 125 000 emplois qui ont été créés en 1995 contre 205 000 l'année précédente.
Le ralentissement de la croissance a commencé à produire ses effets négatifs sur l'emploi à partir de l'été 1995, la chute de l'intérim en fin d'année confortant ce renversement de tendance, note l'INSEE. Ce secteur traditionnellement créateur d'emplois (+ 34 % en 1994) « ne l'est plus » en 1995, ajoute l'institut.
Par contre, le recours au temps partiel a continué de croître, « vraisemblablement favorisé par les mesures d'abattement des coûts salariaux ». Il est responsable de plus de la moitié des créations d'emplois de mars 1995 à mars 1996. Au total, le temps partiel occupait 3,6 millions de personnes en mars dernier, soit 16 % de la population active contre 15,6 % un an auparavant. Mais, note l'INSEE, l'activité à temps partiel ne correspond pas à « une situation choisie » pour la plupart des intéressés. 1,4 million de personnes à temps partiel « subissent » cette situation plus qu'elles ne la choisissent, soit une progression de 4 % en un an (contre + 7,8 % de mars 1994 à mars 1995).
Enfin, la dégradation de l'emploi, qui se caractérise également par une progression du nombre de chômeurs (+ 34 000 personnes), a plus particulièrement touché les jeunes. En mars dernier, 24 % des moins de 25 ans étaient au chômage. Un phénomène qui s'explique en partie, selon l'INSEE, par des dispositifs d'insertion « moins porteurs » que les années précédentes. En effet, les contrats en alternance (apprentissage et qualification) se sont juste maintenus au niveau de l'année précédente (331 000 contre 345 000). Au premier trimestre 1996, le chômage continue sensiblement de progresser mais le chômage de longue durée baisse, conclut l'INSEE.
(1) Economie et statistique - INSEE - n° 298