Qu'ils soient de type « Maison verte », conçus pour l'exercice du droit de visite afin de gérer au mieux l'après-divorce ou qu'ils soient implantés dans les quartiers en difficulté, les lieux d'accueil enfants-parents tentent, chacun à leur façon, de renforcer ou de rétablir les liens familiaux. Et au-delà de leurs différences d'objectifs, de publics et de méthodes, ces structures, nées dans les interstices des prises en charge institutionnelles et en rejet du contrôle social de l'action sociale traditionnelle, préfigurent une forme d'intervention nouvelle. C'est du moins l'une des conclusions de cette étude transversale menée à l'initiative de la Fondation de France. Celle-ci met, en effet, en évidence que derrière les deux grandes stratégies d'action qu'ils développent (selon qu'ils se situent dans une approche « maïeutique », en récusant l'idée même d'intervention, ou « empathique » ), ces lieux ne cherchent pas à prendre en charge les familles. Puisque n'ayant ni projet, ni attente explicite à leur égard, ce qu'ils leur offrent, c'est un cadre. Libre à elles ensuite d'y définir la forme de leur investissement. Tout se passant « comme si on avait affaire à des services dont la particularité est de ne vouloir rendre aucun service en particulier ». Et en ce sens, ces dispositifs viennent compléter les pratiques professionnelles traditionnelles.
Reconstruire les liens familiaux - Benoît Bastard, Laura Cardia-Vonèche, Bernard Eme, Gérard Neyrand - Ed. Syros - 135 F.