993 964 personnes percevaient le RMI au 30 juin 1996, indique la caisse nationale d'allocations familiales, confirmant ainsi les chiffres divulgués récemment (1). Ce qui représente une progression de 5,1 % depuis le 31 décembre 1995, contre - 0,1 % et 4,2 % les semestres précédents. Une augmentation en partie liée à l'aggravation de la conjoncture du marché du travail à la fin de l'année dernière, explique la CNAF. En effet, précise-t-elle, une inflexion dans l'évolution du nombre de chômeurs de longue durée se répercute d'autant, quatre mois plus tard, sur l'effectif des bénéficiaires du RMI.
Sur le total des dossiers gérés par les caisses d'allocations familiales, le département du Nord est celui qui, en valeur absolue, dénombre le plus de bénéficiaires (55 179), suivi de la Réunion (52 943), des Bouches-du-Rhône (50 820) et de Paris (48 067). Par rapport à la population départementale, les Pyrénées-Orientales arrivent en tête (5,8 % de ses habitants sont couverts par la prestation), suivies de l'Hérault (5,5 %), de la Corse-du-Sud (5,2 %) et, une fois encore, des Bouches-du-Rhône (5,1 %).
Par ailleurs, les chiffres de la CNAF soulignent une tendance déjà connue : à savoir que les bénéficiaires du RMI sont, majoritairement, isolés et plutôt jeunes. En métropole, 59,3 % d'entre eux sont des hommes ou des femmes seuls, sans enfant ni personne à charge. Avec un âge moyen de 38 ans, un tiers des allocataires ayant moins de 30 ans. Autre confirmation : le RMI apparaît comme un complément de ressources indispensable. En métropole, il représente, en moyenne, 54 % des ressources totales de l'allocataire. Près de 13 % des allocataires ne perçoivent cependant que le RMI et 38 % n'ont aucun autre revenu que les prestations CAF (allocations familiales et jeune enfant, aide personnalisée au logement... ). En matière de logement, la moitié des bénéficiaires perçoivent des allocations logement incluses dans les ressources prises en compte jusqu'à concurrence du « forfait logement ». Ce dernier s'applique également aux 49,8 % d'allocataires qui ne bénéficient pas de prestation logement mais sont hébergés à titre gratuit. Reste, en marge, 8,7 % de personnes considérées comme généralement très mal logées.
(1) Voir ASH n° 1993 du 18-10-96.