L'Union nationale des associations familiales (UNAF) (1) a adressé, le 9 octobre, une lettre ouverte à Alain Juppé pour le saisir d'une évolution de la politique familiale qu'elle juge « préoccupante », notamment sur la réforme fiscale, l'accès au logement et le RMI.
Dans cette lettre, l'UNAF exprime tout d'abord son désaccord sur « l'économie générale » de la réforme fiscale. Inquiète des effets engendrés par la suppression des réductions d'impôts pour les charges de scolarité et des intérêts d'emprunts liés à l'achat du logement familial, elle estime qu'une « révision s'impose ». Et rappelle que l'augmentation de deux points de la TVA (2) devait être « une mesure transitoire ». Outre un « respect de la parole donnée », un retour au taux antérieur aurait été « un choix plus juste pour toutes les familles ». Si elle a apprécié « très positivement » la décision du gouvernement de ne pas imposer les allocations familiales, l'UNAF indique « qu'elle restera cependant d'une extrême vigilance pour qu'aucun amendement intempestif ne vienne en atténuer la portée ».
Par ailleurs, concernant les aides au logement, certaines dispositions inscrites dans le projet de loi de finances pour 1997 (3) « inquiètent très vivement le mouvement familial », écrit Hubert Brin, président de l'UNAF, au Premier ministre. « En économisant aujourd'hui un franc sur les aides au logement, vous prenez le risque de devoir en dépenser demain pour réparer les exclusions qui en résulteront », affirme-t-il.
L'UNAF avoue en outre son « incompréhension devant des discours d'origine diverses insinuant que les familles profitent du RMI pour financer des dépenses de confort ». Selon elle, « mettre en exergue des situations, au demeurant totalement marginales, pour poser sous un jour nouveau la question de l'obligation alimentaire (4) , c'est prendre le risque de nier les efforts considérables de ceux qui, et ils sont nombreux, dans des conditions matérielles parfois difficiles, remplissent avec efficacité et honnêteté leurs devoirs parentaux ». L'Union rappelle également qu'elle « garde en mémoire » la mise sous condition de ressources de l'allocation pour jeune enfant (5) et « la diminution de l'allocation de rentrée scolaire » (6) comme des « décisions contraires aux intérêts familiaux ».
Enfin, plus généralement, elle demande qu'un « moratoire » soit respecté sur toute décision concernant les familles durant les travaux des cinq groupes de travail mis en place par la conférence de la famille (7). Laquelle doit rendre ses conclusions « avant la fin de l'année ».
(1) UNAF : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 49 95 36 00.
(2) Voir ASH n° 1937 du 25-08-95.
(3) Voir ASH n° 1990 du 27-09-96.
(4) Voir ASH n° 1988 du 13-09-96.
(5) Voir ASH n° 1981du 28-06-96.
(6) Voir ASH n° 1985 du 23-08-96.
(7) Voir ASH n° 1974 du 10-05-96.