Deux villes de plus de 30 000 habitants sur trois font du développement des services aux personnes la priorité de leur politique sociale en direction des personnes âgées. C'est ce que montre l'enquête nationale sur le rôle et l'action des villes en matière gérontologique, réalisée en mars 1996 par l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (ODAS) auprès de 252 municipalités (1). Un document qui donne une idée de l'évolution des politiques communales, celles-ci passant, selon l'ODAS, de « l'assistance aux personnes âgées les plus défavorisées » à « l'organisation d'une réponse gérontologique diversifiée ». Ainsi, les services aux personnes âgées, gérés ou financés par les villes de plus de 30 000 habitants, sont de plus en plus nombreux et variés, certaines prestations étant désormais proposées dans la très grande majorité de ces communes : clubs, systèmes de télé-alarme, voyages, portage de repas, services d'aides-ménagères, foyers-restaurants... En revanche, on trouve assez peu de services d'aide au jardinage, d'accueil de jour ou de taxis collectifs. Quant à l'hébergement collectif, les villes souhaitent orienter leur effort vers la prise en charge de la dépendance avec la création de nouvelles structures ou l'adaptation de celles existant déjà. Autre enseignement : 87 % des villes ont au moins un guichet d'accueil municipal spécialisé, situé généralement en mairie ou au CCAS. Dans 77 % des cas, l'accueil des personnes âgées est réalisé par « un personnel spécifique » au sein duquel on compte, toutefois, peu d'assistantes sociales (28 %).
Reste que l'action des communes pèche encore, trop souvent, par un déficit en matière d'observation. En effet, 45 % d'entre elles ne réalisent aucune analyse des besoins. Et pour celles qui le font, la méthodologie est aléatoire dans près d'un cas sur deux, constate l'ODAS. Autre domaine encore insuffisamment développé : la planification. Seulement un quart des villes disposent d'un plan gérontologique, un autre quart déclarant en élaborer un. Et cette planification repose, là aussi, « sur un diagnostic souvent aléatoire et rarement articulé avec le schéma gérontologique départemental ». D'ailleurs, près de la moitié des villes concernées affirment ne pas être associées à l'élaboration du schéma départemental. Et pour la mise en place de celui-ci, les rapports avec les conseils généraux, DDASS, DRASS et CRAM apparaissent très souvent inexistants. Un déficit que l'on retrouve également dans le domaine de la coordination des services et de l'aide à la personne. Enfin, interrogées sur la prestation dépendance, les villes de plus de 30 000 habitants souhaitent, pour près de la moitié d'entre elles, être impliquées dans les commissions médico-sociales prévues par le projet de loi.
(1) Cette étude constitue l'un des volets de l'enquête sur l'action sociale communale qui devrait être publiée vers le 1er trimestre 1997. ODAS : 37, boulevard Saint-Michel - 75005 Paris -Tél. (1) 44.07.02.52.
(1) Voir ASH n° 1990 du 27-09-96.