Les inquiétudes de l'Uriopss Ile-de-France

« Les associations jouent un rôle plus déterminant que jamais dans une France secouée par les détresses sociales. N'ayez pas d'inquiétudes sur les changements en cours. Voyez-y, plutôt, des opportunités. » Jacques Barrot s'est voulu rassurant, le 26 septembre à Issy-les-Moulineaux, face aux 800 responsables d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux réunis à l'occasion de la journée de rentrée de l'union régionale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uriopss) d'Ile-de-France (1). Laquelle, par la voix de son nouveau président, Michel Thierry, venait de rappeler au ministre des Affaires sociales ses principales inquiétudes sur l'avenir du secteur.

Le mouvement associatif a le sentiment que son identité est « insuffisamment prise en compte par les processus de réforme en cours, obnubilés par le poids financier de l'hospitalisation publique et par la régulation des rapports entre établissements publics et secteur privé à but lucratif », a ainsi souligné Michel Thierry. Principal souci pour les associations : les conditions de financement du secteur médico-social associatif et le « risque prévisible du tarissement du développement de ce secteur par redéploiement sur des enveloppes sanitaires ». Autre préoccupation :l'évolution des relations des établissements et services médico-sociaux avec leurs autorités de contrôle, les adhérents de l'Uriopss souhaitant majoritairement continuer à travailler avec les DDASS plutôt que d'être « intégrés dans le giron » des agences régionales de l'hospitalisation. De même, le président de l'Uriopss Ile-de-France a alerté le ministre sur l'actualisation de la loi sociale de 1975 (2), craignant que celle-ci « ne soit très imprégnée de schémas hospitalocentristes ». Et il a évoqué l'avenir du secteur sanitaire non lucratif, insistant sur les problèmes de redéploiement des lits et de reprise des déficits. Enfin il a déploré, une nouvelle fois, le retard de l'Ile-de-France en matière d'équipement médico-social, insistant particulièrement sur le manque de places en centre d'aide par le travail.