Comment en 40 ans, de 1880 à 1920, est-on passé de l'action charitable et philanthropique à l'action sociale professionnelle ? Pour Christine Rater-Garcette, assistante sociale, formatrice et coanimatrice du Réseau national sur l'histoire du travail social, c'est d'abord la séparation de l'Eglise et de l'Etat - et la concurrence parfois féroce entre les deux institutions - qui a favorisé l'émergence d'une nouvelle conception de l'assistance. Dans cette brèche, se sont en effet engouffrés tous ceux et celles qui entendaient alors se démarquer des anciennes pratiques charitables, leur préférant les notions plus modernes de « justice sociale » et de « promotion des droits ». Une démarche qui, au confluent des mouvements associatifs, syndicaux et féministes, devait finalement déboucher sur la création des premières écoles de service social.
La professionnalisation du travail social - Action sociale, syndicalisme, formation, 1880-1920 - Christine Rater-Garcette - Ed. L'Harmattan - 120 F.