600 emplois de ville étaient signés fin août et, au total, 3 000 devraient l'être fin septembre, a indiqué Jean-Claude Gaudin, le 5 septembre à Cergy-Pontoise, à l'occasion de la journée nationale de mobilisation en faveur des emplois de ville (1). « Je souhaite que nous dépassions les 10 000 emplois de ville d'ici à la fin de l'année et, ainsi, nous serons bien sur un rythme de 25 000 par an », s'est rassuré le ministre de la Ville et de l'Intégration, rappelant que différents accords signés avec des organismes publics ou professionnels prévoient la création de 30 000 emplois sur quatre ans. Ainsi, lors de cette journée, les autorités organisatrices de transport, les entreprises de transport public et l'Etat ont signé un protocole d'accord prévoyant la création de 3 000 emplois de ville (2). Par ailleurs, 4 000 emplois devraient être créés dans le cadre du protocole signé le 6 juin par les organismes d'HLM, 5 000 par les communes bénéficiant de zones franches et 15 000 dans le cadre des programmes régionaux pour l'emploi des jeunes.
Le « système des emplois de ville ne permet pas, en l'état, de remplir les objectifs fixés par le gouvernement », critique, pour sa part, une délégation de maires représentant une cinquantaine d'élus, majoritairement de gauche mais comprenant également Pierre Cardo, maire UDF de Chanteloup-les-Vignes. « Les premiers résultats sont ridicules », déplore Bruno Le Roux, maire PS d'Epinay-sur-Seine, précisant que les emplois de ville créés le sont le plus souvent par transformation d'autres types d'emplois comme les CES. Et ceci, poursuit-il, faute de moyens des collectivités locales les plus pauvres qui sont aussi celles qui ont le plus de besoins. « Pourquoi arrêter ces contrats au bout de cinq ans ? », s'interroge en outre Pierre Cardo. Pour lui, « on ne peut continuer à apporter des réponses précaires au problème de l'emploi. Si l'on reconnaît l'importance des emplois d'utilité sociale, que l'on crée des emplois de droit commun ». La délégation qui a été reçue le 11 septembre par les ministres en charge de la ville, devait leur demander de modifier les textes, notamment en supprimant la limite d'âge de 25 ans et celle géographique du quartier difficile, et en différenciant l'aide de l'Etat selon les communes.
(1) Voir ASH n° 1978 du 7-06-96.
(2) Cet accord prévoit également d'amplifier la politique d'accueil des jeunes des quartiers difficiles au sein des entreprises de transport public, d'améliorer la desserte et la qualité des transports dans ces quartiers et d'expérimenter, sur une quinzaine de sites, des structures partenariales associant différents employeurs afin d'encourager la création d'emplois « multiservices » (information, médiation, services de proximité...).