Avec, respectivement, 215 et 130 cas pour 100 000 détenus, les prisons d'Ile-de-France et de Provence-Alpes-Côte d'Azur présentent une fréquence de la tuberculose six et dix fois plus élevée que la moyenne de leurs populations. C'est ce qui ressort de l'étude menée, conjointement, par les observatoires régionaux de la santé de ces deux régions. Cette fréquence élevée de la maladie en milieu carcéral serait due, en grande partie, au fait que les détenus appartiennent à des populations cumulant les facteurs de risque : mauvaises conditions de logement, problèmes d'emploi, provenance de pays à forte prévalence de la tuberculose, séropositivité... Les enquêteurs n'excluent pas, toutefois, la possibilité d'une transmission de la maladie à l'intérieur même des centres de détention. Même si, selon eux, cette transmission, « très difficile à mettre en évidence », ne joue probablement pas « un rôle prédominant ». Pour l'heure, estiment-ils, il n'y a pas lieu de dresser « un constat alarmiste ». Mais il faut garder « une extrême vigilance vis-à-vis de cette pathologie ». Car si le cadre réglementaire actuel semble suffisant, le dépistage et le suivi des détenus malades est loin d'être systématiquement réalisé. Il serait ainsi nécessaire de renforcer le dépistage radiologique pour tous les détenus, à l'entrée en prison, afin d'assurer un diagnostic précoce et de pouvoir mener un traitement complet et efficace.
LE SOCIAL EN ACTION
Les prisons d'Ile-de-France et PACA touchées par la tuberculose
Article réservé aux abonnés