L'UFAS-CGT lance une plate-forme pour la prévention spécialisée

« Les travailleurs sociaux de prévention spécialisée sont confrontés quotidiennement à la montée de la misère, de la délinquance, du suicide et de la violence sous toutes ses formes », constate l'Union fédérale de l'action sociale-CGT  (UFAS-CGT)   (1), dans un document d'analyse, rendu public à la veille de la présentation du rapport Promofaf sur la prévention spécialisée. Or, poursuit l'organisation syndicale, si l'action des clubs et équipes de prévention spécialisée « doit conduire les individus et les groupes vers la promotion et l'autonomie », le risque existe d'une « dilution du travail social de prévention spécialisée » en raison de l'aggravation de la situation économique et du chômage, de « l'irruption des décideurs territoriaux » dans le champ du travail social et de la mise en place de politiques transversales territoriales depuis le début des années 80. « Ainsi, la tendance à l'aspiration et à la sollicitation des équipes de prévention spécialisée vers des missions qui les écartent de leur champ d'intervention naturel va se faire jour sur de nombreux sites en France », s'inquiète l'UFAS-CGT, qui formule une série de propositions pour « une plate-forme revendicative des salariés de la prévention ». En matière de financement, le syndicat réclame par exemple un financement de l'Etat pour les frais de personnel, du département pour les dépenses de fonctionnement et de la commune pour les dépenses liées aux projets développés auprès des populations. Par ailleurs, concernant l'organisation du secteur, il propose de renforcer le rôle du Conseil technique des clubs et équipes de prévention spécialisée, de mettre en place dans chaque département un conseil technique de la prévention spécialisée et de développer, là où cela est nécessaire, une structure départementale interassociative qui permettrait, en particulier, de peser dans l'élaboration des budgets et de faciliter les mutations de salariés entre associations. Enfin, l'UFAS-CGT plaide en faveur de la pluridisciplinarité des équipes de prévention, celles-ci ne devant pas comprendre moins de cinq salariés « qualifiés et reconnus ».