Fin 1994, 30 430 jeunes étaient pris en charge au sein des 359 établissements et services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), contre 28 106 l'année précédente. Il s'agissait, pour l'essentiel, de garçons (75 %) âgés de 13 à 18 ans (70 %) et faisant le plus souvent l'objet de mesures civiles (50 %) ou pénales (45 %). Par ailleurs, la même année, les services PJJ avaient effectué 3 660 enquêtes sociales et 12 602 autres investigations. Quant aux services éducatifs auprès des tribunaux (SEAT), ils avaient réalisé 27 331 interventions. Tels sont les principaux enseignements de la première synthèse nationale des services de la PJJ (1) réalisée à partir du fichier informatique GAME (gestion automatisée des mesures éducatives), mis en place en 1993. On apprend ainsi qu'entre 1992 et 1994, l'activité en milieu ouvert a baissé, l'hébergement, et plus encore les centres de jour, marquant « une nette avancée » avec une progression des mesures pénales. Tendances les plus récentes pour 1994 : centres de jour, + 11,7 % investigations, + 9,8 % placement et hébergement, + 4 % milieu ouvert, + 8,4 %. Des chiffres qui, selon la direction de la PJJ, s'expliquent par une « politique volontariste » et des « efforts sur le terrain », une demande importante au pénal de la part des magistrats et une pression sociale plus forte concernant la délinquance des mineurs. En outre, la proportion des moins de 10 ans dans les mesures PJJ est retombée à 15,3 % après la hausse des années 80, les jeunes de plus de 18 ans étant de plus en plus nombreux. Autant de changements qui, selon la direction de la PJJ, ont eu des conséquences directes, notamment sur l'apparition de l'hébergement individualisé ou hors foyer, sur le développement du TIG et de la réparation et sur la forte progression de l'activité des SEAT (celle-ci a quadruplé au cours des dix dernières années).
La PJJ publie également la quatrième édition des données de l'activité des établissements et services du secteur habilité justice (2). Au 31 décembre 1994, 1 008 structures (sur un total de 1 009) suivaient 129 200 jeunes, dont 87 % au titre de mesures judiciaires et 13 % à la demande de l'ASE ou des CDES. Plus précisément, on comptait, à cette date, 83 936 mesures d'AEMO (essentiellement des mesures judiciaires), 5 505 placements familiaux et 27 870 placements en établissement (dont 18 914 justice). Parmi les jeunes concernés, on comptait légèrement plus de garçons que de filles, la tranche d'âge des 13-18 ans étant très largement majoritaire.
(1) Disponible gratuitement (dans la limite des stocks) auprès de Jean-Christophe Biscarrat - DPJJ - Bureau de la programmation, de l'informatique et de la communication : 13, place Vendôme - 75042 Paris cedex 01 - Tél. (1) 44.77.74.35.
(2) Disponible auprès de Nelly Vandembroucq - DPJJ : Tél. (1) 44.77.74.90.