« Depuis dix ans, l'aide à domicile tend à se commercialiser », constatent les responsables de l'Union nationale d'aide à domicile en milieu rural (ADMR) (1), évoquant « l'accélération de la tendance en faveur de la solvabilisation de la demande ». Or, si le développement d'une logique de marché est parfaitement adapté aux personnes non fragilisées, à condition d'ailleurs de vaincre les blocages culturels et psychologiques, il a ses limites face aux publics fragilisés. Et là, « l'intervention des pouvoirs publics est indispensable pour réguler la prestation technique et la fonction sociale que représente l'aide aux personnes fragilisées », tiennent-ils à rappeler. Une régulation qui doit se faire, selon eux, par voie d'agrément, d'habilitation ou de conventionnement et l'exercice de contrôles. L'objectif étant d'identifier les prestataires « capables de garantir la qualité des intervenants et leur encadrement de prendre en compte les différentes dimensions de l'intervention, notamment celle d'accompagnement social de s'engager à ne pas laisser tomber les personnes en cas d'aggravation de leur fragilité ; de présenter des garanties de pérennité ». Si le décret sur l'agrément des associations et entreprises de services aux personnes (2) va dans le bon sens, les avancées en ce domaine restent insuffisantes, estiment les représentants de l'association.
(1) Union nationale ADMR : 184A, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. (1) 44.65.55.55.
(2) Voir dans ce numéro.