Lors de la réunion de concertation pour l'emploi et l'insertion des jeunes qui s'est tenue à Matignon, le 13 juin (1), Alain Juppé, entouré de neuf de ses ministres, et les organisations syndicales et patronales « ont de nouveau exprimé leur volonté commune de faire de l'insertion professionnelle des jeunes une priorité nationale », selon un communiqué publié à l'issue de cette rencontre par le service de presse du Premier ministre.
Affirmant « leur conviction que cette ambition exige de leur part une action conjointe durable », gouvernement et partenaires sociaux ont « décidé plusieurs initiatives nouvelles » après avoir fait le bilan et dressé le constat des actions engagées depuis décembre 1995.
Première d'entre elles, la mobilisation « dès le 15 juin » du réseau d'accueil des jeunes (regroupant les missions locales, les PAIO, les centres d'information et d'orientation de l'Education nationale, les centres d'information jeunesse et le service public de l'emploi) pour proposer à chacun des 200 000 jeunes en difficulté « le soutien et les solutions dont il peut avoir besoin ».
Autre « initiative », le développement du dispositif de préretraite contre embauche (ARPE) (2), qui pourrait être destiné à un plus grand nombre de jeunes. Le chef du gouvernement a évoqué la possibilité de réorienter à cet effet les crédits actuellement consacrés à l'aide au premier emploi des jeunes (APEJ), dispositif jugé « peu efficace ». Alain Juppé a cependant précisé que cette « remise à plat » du Fonds paritaire pour l'emploi n'interviendrait qu'à la demande expresse des partenaires sociaux, une fois la négociation sur la reconduction du dispositif achevée.
Enfin, selon un schéma déjà testé dans le cadre de la réforme de l'assurance maladie, des groupes de travail seront constitués sur quatre thèmes, a indiqué Matignon :
le développement et l'organisation de l'offre de stages en cours et en fin d'études, y compris pour les filières générales
l'essor de l'apprentissage et sa diversification grâce à une implication accrue des diverses catégories d'entreprises, l'idée étant de développer les formations d'apprentis au sein des établissements scolaires
la construction, à l'occasion du « rendez-vous citoyen » prévu par la réforme du service national, d'une action d'information et d'orientation professionnelles, dès 1997
l'insertion des jeunes diplômés dans les entreprises à l'étranger.
Une nouvelle rencontre entre le gouvernement et les partenaires sociaux « interviendra à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine », a encore déclaré le Premier ministre.
(1) Voir ASH n° 1979 du 14-06-96.
(2) Voir ASH n° 1974 du 10-05-96.