Des étudiantes assistantes sociales en grève à Paris

Après les mouvements des étudiants en travail social de Toulouse, Clermont-Ferrand et Montrouge (1), les élèves assistantes sociales de 1^re et 2^e années de l'Ecole pratique de service social de Paris, en grève depuis le 29 mai, protestent à leur tour contre la dégradation de leurs conditions de formation (2).

Premier reproche adressé à la direction de l'établissement : l'augmentation des frais de scolarité, qui, passés de 1 600 F à 2 550 F entre les années scolaires 1994-1995 et 1995-1996, pourraient atteindre 2 600 F à la rentrée prochaine. Ceci alors que « l'école n'est pas apte à fournir toutes les prestations proposées à chaque élève à son entrée », protestent les grévistes qui déplorent, notamment, l'absence d'une bibliothèque digne de ce nom, d'une cafétéria et de matériel informatique.

Par ailleurs, elles dénoncent le départ de deux formateurs permanents dont les postes ne devraient pas être remplacés en totalité, ainsi que le licenciement économique d'une secrétaire administrative. « L'école ne sera plus à même de nous encadrer comme l'exige notre formation », estiment-elles, s'interrogeant également sur l'augmentation du barème de la note école (15,5) appliqué dans l'établissement en vue de l'examen au diplôme d'Etat. « De nombreuses négociations internes ont eu lieu sur tous ces sujets sans aboutir à une entente », expliquent les étudiantes, qui dressent le constat d'une situation bloquée.

« Je me suis engagé auprès des étudiantes à instaurer une cogestion de la bibliothèque, à limiter à 50 F l'augmentation des frais de scolarité pour l'an prochain et à maintenir le système pédagogique actuel en petits groupes », indique de son côté M. Letellier, directeur de l'école. Lequel précise que si la bibliothèque de l'établissement est effectivement « moyennement achalandée », c'est en raison de problèmes budgétaires, la subvention versée par élève étant passée de 30 000 F à 26 000 F au cours des quatre dernière années. En ce qui concerne le départ des deux formateurs permanents, « il s'agit d'un rééquilibrage du personnel en fonction du nombre des étudiants présents sur chacun des deux sites [Paris et Cergy] gérés par l'école », poursuit le directeur, qui déclare ne pas vouloir revenir sur cette décision.