A l'occasion du congrès de la FNARS (1), les 10 et 11 juin, Jean-Jacques Delarbre, son président, a rappelé au ministre des Affaires sociales les attentes de la Fédération concernant la loi-cadre exclusion . « Elle doit surtout impulser une nouvelle dynamique : en programmant la réduction du temps de travail, en mettant en place les 40 000 logements très sociaux que demande le Haut Comité au logement, en planifiant les crédits pluriannuels nécessaires et en créant des instances et des rendez-vous pour évaluer périodiquement l'action. » Par ailleurs, Jean-Jacques Delarbre a dénoncé, une nouvelle fois, les difficultés budgétaires dont souffrent les CHRS. « L'évolution globale sur quatre ans de leur budget est en recul de 15 % sur celle du secteur médico-social, nos effectifs de travailleurs sociaux ont régressé de 3 % en 1994 et il manque environ 230 millions de francs pour assurer le fonctionnement courant des 700 CHRS », a-t-il déploré. Un dossier d'autant plus urgent que, selon une enquête de la FNARS, la demande des CHRS en places nouvelles se monte à 2 750 pour 1996, le budget actuel ne prévoyant le financement que de 500 places. « Nous allons prendre le taureau par les cornes », a répondu Jacques Barrot, expliquant que, dans le cadre de la réforme de l'Etat, il souhaite s'engager « dans des conventions pluriannuelles (voir ce numéro) avec le monde associatif pour qu'il y ait autre chose qu'une relation budgétaire annuelle assortie d'incertitudes sur le versement des aides de l'Etat ».
Egalement présent au congrès de la FNARS, qui fête cette année son 40e anniversaire (voir ce numéro), Xavier Emmanuelli a défendu, pour sa part, plusieurs des propositions du rapport Thierry sur le dispositif hivernal d'accueil et d'hébergement d'urgence (2). Ainsi, il a déclaré vouloir « promouvoir l'idée d'un accueil inconditionnel et instituer, dans notre dispositif social et médico-social, une véritable obligation d'accueil ». De même, il a souligné la nécessité d'améliorer la qualité de l'accueil d'urgence, plaidant, notamment, en faveur de l'élaboration d'une charte qui pourrait s'inspirer des travaux du groupe Huèges sur les lieux d'accueil de jour (3). Enfin, le secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence s'est déclaré favorable à la mise en place d'une coordination de l'accueil d'urgence et d'un fonctionnement en réseau des structures. « L'heure est venue, je pense, d'envisager un véritable plan départemental pour l'hébergement d'urgence qui organiserait l'écoute, l'accueil et l'orientation, qui définirait la place des CHRS dans le dispositif d'urgence et qui préciserait, le cas échéant, la collaboration avec les dispositifs mobiles type SAMU sociaux ou veille mobile », a-t-il affirmé, sans préciser ni les moyens financiers ni les modalités de mise en œuvre d'un tel dispositif.
(1) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. (1) 45.23.39.09.
(2) Voir ASH n° 1976 du 24-05-96.
(3) Les rapports Huèges et Thierry ont été présentés en même temps.