Les immigrés : « une longue histoire... »

Après une lente croissance à partir de 1975, ils sont 4, 2 millions en 1990. Les immigrés représentent 7,4 % de la population totale, une part restée stable depuis 1968, note une étude de l'Insee retraçant leur histoire (1). En 1931, par suite d'une entrée importante de main-d'œuvre, ils composaient déjà 7 % de l'ensemble de la population. Cette part ayant ensuite connu des fluctuations au gré des différentes politiques gouvernementales. C'est ainsi qu'en 1932, après la crise des années 30, plusieurs lois et décrets ont rendu plus difficile l'entrée de travailleurs étrangers. L'immigration étant à nouveau réencouragée officiellement à partir de 1945 pour aider à la reconstruction de l'économie.

Mais cette ouverture est stoppée en juillet 1974 où, en raison du ralentissement de la croissance, le gouvernement décide de l'arrêt officiel de l'immigration hors droit d'asile, sauf dans le cadre du regroupement familial et de demandes spécifiques émanant d'employeurs. Sachant que l'entrée de travailleurs, bien que freinée, ne s'est jamais tarie et que l'aide au retour a donné des résultats limités.

Quant à la structure de la population, les européens sont toujours majoritaires. En 1990, 60 %des immigrés viennent de cinq pays (Portugal, Algérie, Italie, Maroc, Espagne).

Qui sont-ils ? A une immigration de main-d'œuvre composée en majorité d'hommes adultes venus seuls, s'est ajoutée avec un décalage de plusieurs années, une immigration de regroupement familial composée pour l'essentiel de femmes et d'enfants. Aussi, la structure par âge se distingue de celle de l'ensemble de la population : elle est davantage masculine et adulte même si l'on peut constater une sensible évolution. En 1931, on comptait ainsi 149 hommes pour 100 femmes tandis que le rapport en 1990 est de 108 à 100. Autre phénomène majeur : le vieillissement de cette population. C'est ainsi qu'en 1990, la part des personnes de 25 à 54 ans est beaucoup plus forte parmi les immigrés que parmi l'ensemble des personnes résidant en France : 55 % contre 41 %. Les proportions des plus de 60 ans étant, en revanche, semblables. Enfin, la part des immigrés devenus français dans la population totale s'élève à 2,3 % en 1990 avec un effectif de 1,3 million. L'effectif des étrangers s'établissant à 3,6 millions.