Le CNS recommande d'évaluer les actions de prévention du sida

« On entend souvent dire que la prévention du sida ne marche pas. Mais même si c'était le cas, comment le saurions-nous ? », s'interrogeait le 3 juin Alain Sobel, président du Conseil national du sida (CNS)   (1), lors de la présentation d'un rapport sur la nécessité d'évaluer l'action publique en matière de prévention du sida (2). En effet, constate le CNS dans ce document, de nombreuses études et évaluations ponctuelles sur les politiques publiques de prévention du VIH ont déjà été menées. Mais, déplore-t-il, il manque une instance permettant de les synthétiser, de les mettre en cohérence et de dégager un certain nombre d'indicateurs. Ainsi, « l'évaluation des campagnes et leur progressivité ont été irrégulièrement définies, ne s'appuyant pas toujours sur des indicateurs objectifs et récurrents. L'interface entre les recherches préalables et les opérateurs de la prévention ne semble pas avoir été suffisante ». Le conseil recommande donc au gouvernement de créer une instance « autonome et permanente » d'évaluation de l'action publique en matière de prévention du sida. Regroupant un nombre restreint d'experts, cette structure serait chargée « de mettre en œuvre des indicateurs permanents et quantitatifs d'efficacité, d'analyser les processus de déroulement des campagnes, d'orienter l'action préventive publique, de faire la synthèse des choses sues et d'isoler les zones d'incertitude ». Son action pourrait se concentrer dans cinq domaines : la population générale, les homosexuels et bisexuels, les usagers de drogues intraveineuses, les migrants et les usagers des consultations de maladies sexuellement transmissibles. Le coût de ce dispositif pourrait osciller entre 1 et 3 millions de francs, le CNS proposant que cette somme soit directement intégrée au budget global des campagnes de prévention.