Alain Juppé a adressé, le 22 mai, à ses ministres les « mandats de préparation » (regroupement des anciennes lettres de cadrage et lettres plafond) fixant l'enveloppe de leurs crédits pour 1997. L'objectif de stabilisation des dépenses budgétaires « en francs courants », qui y est inscrit, signifie concrètement que les dépenses diminueront en volume du montant de l'inflation soit un peu moins de 2 %. Des indications qui confirment la priorité donnée par le Premier ministre, lors du débat d'orientation budgétaire qui s'est tenu à l'Assemblée nationale les 14 et 15 mai dernier, à la réduction du poids des dépenses publiques et à la maîtrise des déficits.
Dans un communiqué, le chef du gouvernement précise que « le gouvernement veut libérer l'initiative pour la croissance et l'emploi en baissant les impôts ». Et « pour la première fois, ces mandats comportent un montant global de crédits pour chaque ministère, laissant donc à chaque ministre le choix des économies lui permettant d'atteindre l'objectif fixé », poursuit-il. « L'importance d'un secteur d'activité gouvernementale ne doit plus se mesurer par l'augmentation de ses crédits d'un exercice à l'autre, mais par sa capacité à les orienter avec efficacité vers les actions prioritaires », ajoute Alain Juppé, en indiquant que « c'est sur la base de ces mandats de préparation que se tiendront les habituelles conférences budgétaires préparant les arbitrages qui conduiront à l'élaboration définitive de la loi de finances dans le courant de l'été ».
Ainsi, la plupart des ministères verront leurs crédits amputés en 1997. Seuls, selon les premiers arbitrages, ceux de l'Education nationale et du Travail progresseraient, ce dernier voyant son budget augmenter de 3,5 % (103 milliards de francs contre 99,5 milliards en 1996).