L'emploi des jeunes de 16 à 25 ans, entre mars 1994 et mars 1995, s'est amélioré, notamment grâce au développement des contrats aidés et surtout de l'apprentissage, selon l'Insee.
L'année 1994 et le début de 1995 ont été marqués, selon l'institut, par une reprise de la croissance économique accompagnée par une reprise de l'emploi. Ainsi, compte tenu du recul de l'effectif de jeunes au sein de la population totale, la reprise économique a permis un recul sensible du chômage. En mars 1995, 727 000 jeunes étaient sans emploi, ce qui représente 8,9 % de la classe d'âge des 16-25 ans et 20,8 % de l'ensemble des actifs (contre 23,2 % un an plus tôt). Cette baisse a cependant été plus nette pour les jeunes hommes (- 3,5 points) que pour les jeunes femmes (- 1 point). Deux facteurs expliquent cette évolution favorable aux hommes : les secteurs les plus sensibles à la conjoncture emploient principalement des hommes et le développement des emplois aidés concerne des mesures, comme l'apprentissage, où les hommes sont majoritaires.
L'allongement de la scolarité explique également l' « amélioration conjoncturelle sur le marché du travail », note l'institut. Ainsi les 16-25 ans sont de plus en plus nombreux à prolonger leur scolarité. En mars 1995, près de la moitié (49,7 %) de cette classe d'âge poursuivait ses études dans le supérieur ou en apprentissage (contre 42,9 % en 1990). Cet allongement progressif de la scolarisation depuis plus de 10 ans, est cependant plus rapide pour les filles (51,4 % étaient apprenties ou étudiantes en mars 1995) que pour les garçons (48 %). Les filles sont également moins nombreuses à être ni à l'école ni sur le marché du travail (6,5 % des 16-25 ans en mars 1995 contre 11 %en mars 1985).
Globalement, c'est également « grâce à un net renforcement des mesures spécifiques d'aides à l'emploi entre mars 1994 et mars 1995 que les jeunes ont accédé à l'emploi », l'embauche sous contrat à durée indéterminée (CDI) se faisant « plus rare ».
Ainsi, l'apprentissage, « bénéficiant d'une revalorisation de son image auprès des jeunes », a concerné 260 000 jeunes au cours de l'année scolaire 1994-1995, soit 16 % de plus que l'année précédente.
Et le nombre de jeunes bénéficiant d'un contrat de qualification ou d'adaptation a progressé de 190 000 en mars 1995, après trois années de baisse.
En outre, la part des 16-25 ans en contrat emploi-solidarité s'est stabilisée après deux années de baisse. 132 000 jeunes ont bénéficié de cette mesure entre mars 1994 et mars 1995, soit plus 15 % en un an.
Outre les emplois aidés, le développement de l'intérim et des contrats à durée déterminée (CDD) a également eu un impact sur l'embauche des jeunes. C'est ainsi que 111 000 ont été recrutés sous contrat de travail temporaire (+ 40 % en un an) et 272 000 sous CDD (+ 15 % en un an), l'embauche sous CDI a en revanche chuté de 25 % sur la même période. Ces embauches sous CDI représentaient 1,5 million d'emplois en mars 1995, soit 60 % du total de l'emploi des jeunes contre 75 % quatre ans plus tôt.