Le 14 mai, à l'occasion d'une journée de réflexion, les associations composant le groupe jeunes de l'Uniopss (1) ont présenté une plate-forme de propositions afin de « construire ensemble une place active pour tous les jeunes ». Après avoir rappelé plusieurs constats :l'allongement et la précarisation de la jeunesse (la part des 16-25 ans occupant un emploi est passée de 60 % en 1970 à moins de 30 %), l'éclatement des politiques à destination de la jeunesse et les risques de marginalisation et d'exclusion durables des jeunes les plus en difficulté, elles insistent sur la nécessité « de permettre à tous les jeunes d'accéder à l'autonomie et de participer activement aux enjeux et mutations de notre société ».
Aussi les associations demandent-elles que la mise en œuvre d' « une action cohérente et ambitieuse » s'impose « comme une priorité nationale ». Ce qui passe par « la mobilisation conjointe de tous les acteurs : jeunes, associations, entreprises, syndicats, élus locaux et Etat ». Il s'agit, notamment, de clarifier le pilotage des actions « jeunes », de capitaliser les expériences novatrices ou encore de rendre cohérents les divers dispositifs d'aide mais également de permettre aux initiatives de durer en assurant une stabilité de la réglementation dans le temps et la généralisation de financements pluriannuels contractualisés. De même, faut-il s'appuyer sur « les initiatives des acteurs » en encourageant la mise en place de « pactes jeunesse » permettant la mise en réseau des différents intervenants sur un bassin de vie ou d'emploi et qui seraient animés par le préfet. Sachant que si l'Etat doit favoriser de telles dynamiques, il doit, en même temps, être le garant de l'universalité du droit, est-il rappelé.
Deuxième priorité : « favoriser l'autonomie et la participation de tous les jeunes ». Ce qui passe par le développement des actions préventives au niveau de la famille, de l'école et de la santé pour lutter contre les fragilisations. Mais également la mise en œuvre d'un véritable droit à l'emploi et à la formation, les associations rejetant l'idée d'un RMI-jeunes. Outre la mobilisation des différents acteurs, le développement des emplois d'intérêt général, la promotion de l'insertion par l'économique et l'amélioration des dispositifs et des filières de formation, il est proposé d'établir des contrats d'objectifs entre le jeune sans statut et une structure référente (mission locale ou PAIO) définissant un parcours modulable et visant l'accès à l'emploi. Ce qui suppose un engagement financier important de l'Etat (au-delà du Fonds d'aide aux jeunes) et des collectivités publiques. Par ailleurs, faut-il promouvoir l'expression et « la participation sociale, culturelle et citoyenne de tous les jeunes » et développer des actions spécifiques au niveau de l'habitat (diversifier les offres d'hébergement) et de la santé.
Enfin, troisième axe de propositions : « faire le lien avec les jeunes les plus en difficulté » en soutenant les actions d'accompagnement qui s'inscrivent dans le temps (renforcement des moyens financiers mais également en travailleurs sociaux), en incitant le développement des actions innovantes et en « faisant primer la réponse éducative et l'accueil sur des tentations sécuritaires ».
(1) Amicale du Nid, Association nationale des intervenants en toxicomanie, ATD quart monde, Croix-Rouge française, Conseil technique de la prévention spécialisée, Familles rurales, Fédération des centres sociaux et socio-culturels de France, Fédération nationale des Pact-Arim, Fédération Relais, FNARS, Médecins du monde, Secours catholique, Secours populaire français, UFCV-CNFA, UNAF. Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. (1) 53.36.35.00.