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Deux hôpitaux de jour parisiens victimes de restrictions budgétaires

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« 52 enfants risquent de se retrouver sans lieu de soins », s'alarment les responsables et salariés de deux hôpitaux de jour parisiens (1)  - les centres Marie Abadie et Salneuve - ainsi que certains parents des jeunes accueillis dans ces établissements (autistes ayant des problèmes somatiques ou sensoriels). La raison de leur inquiétude ? Un taux directeur fixé à 0 % pour 1996, contre 0,43 % pour l'ensemble de la psychiatrie dans la capitale (2). «  Ce chiffre représente une véritable baisse budgétaire compte tenu de l'augmentation de nos charges incompressibles due, notamment, à la hausse de la TVA et aux obligations liées aux conventions collectives », expliquent les responsables des deux structures. Parents, directions et salariés font donc front commun, redoutant d'être obligés, à terme, de mettre la clef sous la porte. Selon eux, «  il manque déjà 600 places en région parisienne, et ces deux hôpitaux de jour reçoivent des enfants pour lesquels il n'existe pratiquement aucune alternative étant donné la spécificité de leurs troubles ». D'autant, précisent-ils, que les reprises de déficit ne seront plus possibles à partir de l'an prochain, le système de financement par prix de journée étant abandonné au profit soit d'une convention avec la sécurité sociale, soit d'un budget global. Outre ces restrictions budgétaires, les parents et les professionnels des deux structures dénoncent également la proposition de loi sur l'autisme actuellement en discussion au Parlement (3), considérant qu'il s'agit de «  la remise en cause de plusieurs décennies d'expériences, de recherche, de savoir-faire et de coopération entre les équipes et leur environnement social ». Soutenus par plusieurs établissements, syndicats et associations, ils appellent donc l'ensemble des usagers, professionnels et responsables d'association concernés à manifester, le 14 mai, devant le ministère de la Santé. Car, concluent-ils, «  aujourd'hui, ce sont les hôpitaux de jour, c'est-à-dire le secteur sanitaire, demain ce sera le médico-social et le social ».

A la DDASS de Paris, on se défend d'avoir voulu prendre une mesure vexatoire à l'encontre des deux établissements. Dans un contexte budgétaire difficile (4), on indique « avoir été obligé de faire des choix ». Ainsi, le centre Marie Abadie n'a pas été jugé prioritaire, notamment parce que son taux d'encadrement actuel est jugé « raisonnable ». Il existe une « certaine marge de flexibilité entre le niveau du budget et la qualité des soins », précise-t-on encore à la DDASS, où l'on estime possible de « réduire certains postes de dépenses », notamment celui consacré aux vacations.

Notes

(1)  Contact : Centre Marie Abadie - 41, rue Raymond-Losserand - 75014 Paris - Tél.  (1)  43.20.23.14.

(2)  Le taux national d'encadrement budgétaire est fixé à 2,1 % pour 1996. Avec une marge d'ajustement régional de 0,4 %, l'Ile-de-France est dotée d'un taux de 1,7 %. Quant au secteur psychiatrique parisien, considéré comme correctement équipé, il n'a droit cette année qu'à 0,43 %.

(3)  Voir ASH n° 1965 du 8-03-96.

(4)  Voir ASH n° 1956 du 5-01-96.

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