Le nombre de jeunes accueillis dans les permanences d'accueil d'information et d'orientation (PAIO) ou les missions locales a triplé depuis 11 ans pour atteindre 430 000 en 1994, selon une étude du ministère du Travail et des Affaires sociales.
Ces structures accueillent des jeunes de moins de 26 ans, aussi bien issus du milieu scolaire que « sortis depuis une dizaine d'années » du système scolaire. Ainsi, parmi les 150 000 jeunes sans qualification accueillis pour la première fois en 1994, près de 43 000 avaient quitté l'école la même année, 25 000 l'année précédente et 11 000 en 1985 ou avant. Les jeunes les plus défavorisés se dirigent de plus en plus (dès leur sortie de l'école) vers les PAIO et missions locales : 43 000 en 1994 contre 25 000 en 1991, alors qu'ils sont de moins en moins nombreux à sortir sans qualification.
Parallèlement, la part des jeunes de faible niveau (niveaux VI et V bis : formation non sanctionnée par un diplôme ou abandon des études avant le second cycle de l'enseignement secondaire) baisse au profit des mieux formés, à savoir ceux titulaires d'un baccalauréat ou ayant atteint le niveau de la classe de terminale.
La prise de contact avec la structure d'accueil, ajoute le ministère, se fait de plus en plus sur recommandation de la mairie ou d'un service social (16 %), même si l'intervention des amis reste majoritaire (25 %).
L'étude révèle par ailleurs que pendant qu'ils restent en contact avec le réseau, 50 % des jeunes sont en situation de chômage ou d'inactivité, alors que 21 % sont en formation, 20 % employés et 9 % sous contrat de type emploi-formation. Lorsque le contact cesse, 54 % des jeunes sont en chômage, 18 % en formation, 23 % en activité et 5 % en contrat emploi-formation.
Enfin, la durée totale du suivi par le réseau d'accueil est en moyenne de un mois mais varie selon le niveau initial de formation du jeune (20 mois pour les jeunes de niveau VI, dix mois pour les jeunes dont le niveau de formation est supérieur).