« En 1969, lorsque l'on m'a confié la responsabilité du comité de coordination existant au sein de l'Unapei, dont j'étais alors adjoint au directeur général, il s'agissait de collecter le maximum de fonds au bénéfice des associations de parents d'enfants inadaptés en vue de fonder de nouveaux établissements spécialisés », raconte Bernard Belin, qui dirige le CCAH depuis sa création en 1971. Or, poursuit-il, « il m'est apparu assez rapidement que l'on pouvait évoluer vers une autre forme d'action en faveur des personnes handicapées, plus partenariale, entre le secteur associatif, d'une part, et certains organismes socio-économiques susceptibles d'intervenir financièrement, d'autre part ». Avec d'autres personnalités du secteur, il entreprend donc de convaincre aussi bien les responsables de l'action sociale des institutions de retraites et des mutuelles, que ceux du secteur associatif. Le CCAH était né.
Il devait devenir, au fil des années, le creuset de rencontres jusque-là inédites, puisque c'est en son sein que se sont rencontrés pour la première fois, par exemple, des membres de l'Unapei et de l'APAJH ou encore de celle-ci et de l'Uniopss, permettant ainsi de nouer des liens entre des organisations souvent trop isolées. C'est aussi, rappelle Bernard Belin, le CCAH qui a provoqué la première rencontre, le 8 mai 1974, des 21 associations concernées par le projet de la future loi d'orientation du 30 juin 1975. Une initiative qui devait également déboucher sur la constitution de l'actuel « comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés ». Autres dossiers que le CCAH s'enorgueillit d'avoir contribué à ouvrir : ceux de l'emploi des personnes handicapées et de l'insertion des jeunes handicapés en milieu scolaire ordinaire.
Toujours est-il qu'au-delà de ce rôle de coordination, la mission essentielle du CCAH reste l'orientation des « ressortissants handicapés » des adhérents. Vaste chantier puisque, tous secteurs confondus, les associations estiment à plusieurs dizaines de milliers le manque de places en établissements. Pour sa part, le Comité finance et propose 3 700 places dans le cadre d'une bourse des échanges. Autre activité : le financement des premières formations des jeunes handicapés. « Et surtout une collaboration active à leur intégration professionnelle en milieu ordinaire de travail », insiste Bernard Belin. A l'image du programme opérationnel, qui a reçu l'aide du Fonds social européen, grâce auquel, sur 850 jeunes, 210 ont bénéficié d'un contrat à durée indéterminée et 143 d'un contrat à durée déterminée. Un deuxième programme vient d'être mis en œuvre. D'ici à l'an 2000, plus de 1 000 jeunes handicapés devraient bénéficier de mesures nouvelles destinées à faciliter leur intégration professionnelle en entreprise.
Et demain ? Le CCAH n'ose afficher d'autre ambition que de maintenir le niveau actuel des aides qu'il consacre aux personnes handicapées. Un objectif pragmatique dans un contexte budgétaire de plus en plus tendu.
(1) CCAH : 36, rue de Prony - 75017 Paris - Tél. (1) 42.27.78.51 - Outre notamment des caisses de retraite et de prévoyance et des mutuelles, le CCAH compte, au sein de son conseil d'administration, l'Association française pour la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence, l'Association nationale animation éducation, l'Association des paralysés de France, l'Association Valentin Haüy pour le bien des aveugles, le Comité d'étude et de soins aux polyhandicapés, la Fédération des associations pour adultes et jeunes handicapés, la Fédération nationale des associations Croix-Marine d'aide à la santé mentale, l'Union nationale des associations de parents et amis des personnes handicapées mentales, l'Union nationale d'associations pour handicapés « Clos du nid » et l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux.