Plus de 1 300 des 5 000 conseillers en économie sociale et familiale (ESF) en activité sont employés par les caisses d'allocations familiales. Qu'en est-il (depuis une précédente étude de 1986) du rôle de ces professionnels dans la mise en œuvre de la politique sociale et familiale en direction des familles allocataires ? La CNAF a mené l'enquête en 1994 auprès de l'ensemble des caisses (1).
Principal constat ? Les missions des conseillers en ESF ont été fortement marquées par l'évolution du contexte économique et social, notamment à cause de l'augmentation du nombre de familles en situation précaire. Ce qui a entraîné un accompagnement social des familles en difficulté « de plus en plus lourd et long ». Même si, remarque le rapport, « les assistants de service social des CAF interviennent auprès des familles à partir d'une approche et d'une prise en charge plus globales des situations sociales que les conseillères en économie sociale et familiale ». De fait, les interventions sociales de ces dernières sont davantage orientées vers des difficultés précises rencontrées par la famille, telles que les difficultés financières et de surendettement, les problèmes scolaires ou de logement. Les conseillers en ESF s'inscrivent dans « une logique de développement social auprès des groupes de population (prévention, éducation familiale, projet social collectif et/ou communautaire) et contribuent largement à des actions d'animation socio-éducative », note encore l'étude. Laquelle précise que les méthodes d'intervention (actions collectives et individuelles d'information, sessions de formation) se sont diversifiées afin de répondre aux besoins de populations plus hétérogènes qu'auparavant. Autres évolutions : la modification des pratiques professionnelles et une plus large coopération avec les autres travailleurs sociaux.
Quant aux actions des conseillers en économie sociale et familiale, elles s'adressent en premier lieu aux familles résidant dans les quartiers dégradés (108 CAF sur 113). Viennent ensuite les familles endettées (qui représentent 30 % du public pour 2 caisses sur 3) suivies par les parents isolés (15 % pour 4 caisses sur 5). Les familles étrangères, les bénéficiaires du RMI et leurs enfants représentent pour chacune des trois catégories 10 % du public, pour 2 caisses sur 3. Même pourcentage pour les publics sans difficultés particulières.
En conclusion, les rapporteurs souhaitent « privilégier et orienter l'action des conseillers en ESF vers des actions de prévention à finalité éducative et d'insertion menées à partir de structures territoriales ». Et ils suggèrent d'amener l'ensemble des travailleurs sociaux des CAF « à une réelle complémentarité avec les prestations familiales », d'orienter la formation des conseillers ESF vers des fonctions de diagnostic social et d'approfondir leurs connaissances « de l'évolution des contextes sociaux, économiques, politiques et culturels ».
(1) 113 CAF sur 125 ont répondu - L'économie sociale et familiale dans les CAF - CNAF Direction de l'action sociale : 23, rue Daviel - 75634 Paris cedex 13 - Tél. (1) 45.65.52.52.