Les méthodes mises en œuvre dans le projet ANIS (Approche nouvelle de l'information sociale) (1) « portent atteinte aux libertés individuelles, aux objectifs et à la déontologie du travail social et médico-social et à la confidentialité des données sociales », dénonce, après d'autres organisations, la Fédération FO des personnels des services, des départements et des régions (2). « L'informatisation est un instrument de travail nécessaire et efficace qui ne doit pas servir à cataloguer les individus », explique-t-elle, évoquant le risque de fichage des usagers et de constitution d'un « casier social ». Autres inquiétudes : la remise en cause des qualifications et le contrôle de l'activité des travailleurs sociaux, en termes de productivité. « Le travail social et médico-social ne peut ni ne doit être soumis à des notions de rentabilité », s'exclame le syndicat. Celui-ci conteste, en outre, le fait que des élus locaux puissent, grâce à de tels systèmes, avoir accès à des informations confidentielles concernant leurs concitoyens. « On imagine aisément l'usage qui pourrait en être fait, notamment à l'égard de réfugiés clandestins qui solliciteraient une aide sociale ou médicale, pour eux ou leurs enfants. »
(1) Voir ASH n° 1951 du 1-12-95.
(2) FO des personnels des services, des départements et des régions : 46, rue des Petites-Ecuries - 75010 Paris - Tél. (1) 42.46.50.52.