Les entrées dans des dispositifs spécifiques de la politique de l'emploi ont légèrement diminué l'année dernière : 2,3 millions de personnes en 1995 contre 2,4 l'année précédente, selon une étude du ministère du Travail. Cette diminution est liée à de moindres recrutements de la part des entreprises et donc à un moindre recours aux mesures spécifiques d'aide à l'embauche. Ce sont les mesures de formation en alternance à destination des jeunes qui sont les plus touchées, subissant une baisse annuelle de l'ordre de 4 %. Ainsi, le nombre de contrats de qualification a chuté de 14 %, celui du nombre de contrats d'orientation de 53 % et l'aide au premier emploi des jeunes de 24 %, malgré la mise en place au mois d'août d'un complément d'accès à l'emploi (1). Seul le recours aux contrats d'apprentissage a progressé (+ 7 %). Par contre, l'aide publique est « soutenue en direction des chômeurs de longue durée » :270 000 contrats aidés ont été conclus l'année dernière (soit 45 % de plus que l'année précédente). Le contrat initiative emploi (2), créé au second semestre 1995, est la mesure la plus importante d'aide à l'emploi dans le secteur marchand. Par contre, le nombre d'entrées en contrats emploi-solidarité baisse de 3 % après avoir augmenté de 8 % en 1994.
Au total, ces dispositifs ont permis d'éviter, selon le ministère, 27 000 chômeurs en 1995 (75 000 chômeurs « évités » en 1994). Si les aides aux emplois marchands ont joué un rôle puissant en faveur de la diminution du chômage, la réduction des programmes de formation (particulièrement pour les jeunes), de conversion et surtout de préretraite, « reflétant la tendance à la baisse des licenciements économiques », a eu, en revanche, un effet défavorable sur le niveau du chômage.
(1) Voir ASH n° 1939 du 8-09-95.
(2) Voir ASH n° 1946 du 27-10-95.