Il n'y a pas de fatalité à la crise socio-économique. A condition de dépasser les contradictions qui nous paralysent : enrichissement croissant du capital et mondialisation des marchés d'un côté, aggravation des inégalités et montée de l'exclusion de l'autre. Tel est le message martelé par les cinq chercheurs (économistes et sociologues), auteurs de cet ouvrage en forme de manifeste pour une société plus solidaire. Ainsi, affirment-ils, il est urgent de montrer que, dans un pays en proie à la déprime, il existe des « marges de liberté ». Par exemple, en s'interrogeant sur le contenu de la croissance et sur le bien-fondé de la production forcenée de biens matériels. « Aujourd'hui, l'essentiel n'est pas de produire plus, mais de permettre à tout homme d'avoir l'essentiel, c'est-à-dire à la fois de quoi vivre et des raisons de vivre », plaident avec conviction les chercheurs. Comment ? En renforçant une économie territorialisée et plurielle (marchande, non marchande et non monétaire), en répartissant mieux le travail et les autres formes de participation à la vie sociale, en valorisant les initiatives de la société civile... Autant d'analyses et de propositions pour un nouveau contrat social que les auteurs souhaiteraient voir s'inscrire dans un large débat public.
Vers un nouveau contrat social - Guy Roustang, Jean-Louis Laville, Bernard Eme, Daniel Mothé et Bernard Perret - Ed. Desclée de Brouwer -98 F.