Comme elle le fait régulièrement, la CNAV vient de réaliser une étude sur la situation démographique actuelle des retraités du régime général. Mais alors qu'elle utilise d'ordinaire les tables de mortalité de l'Insee pour l'élaborer, elle a établi, pour la première fois, ses propres tables pour la période 1990-1992 qui étudient l'espérance de vie à 60 ans de ses retraités. Lesquels sont répartis en quatre catégories.
La première regroupe les titulaires d'une retraite dite « normale », dont l'espérance de vie à 60 ans est supérieure à la moyenne (20 ans pour les hommes et 25,5 ans pour les femmes contre une moyenne respective de 18,8 et de 24,3 ans) mais l'écart disparaît progressivement aux âges élevés. La catégorie « invalidité » réunit, quant à elle, les personnes invalides dont la retraite est venue remplacer à partir de 60 ans leur ancienne pension d'invalidité. Leur espérance de vie est d'un quart inférieure à l'espérance de vie moyenne, soit 14 ans pour les hommes et 21,3 ans pour les femmes. Troisième groupe, les bénéficiaires d'une pension d'inaptitude, rassemblant principalement les assurés reconnus médicalement inaptes au travail entre 60 et 65 ans au moment de leur demande de retraite. Leur espérance de vie à 60 ans se rapproche de celle des invalides pour rejoindre, après 85 ans, celles des retraités titulaires d'une pension « normale ». Enfin, les titulaires de pensions de réversion, le plus souvent des femmes seules, ont une espérance de vie légèrement inférieure à la moyenne puisqu'elle atteint seulement 23,5 ans contre 25,5 pour les femmes titulaires d'une retraite « normale ».
Principal enseignement de ces tables de mortalité, les écarts importants constatés entre hommes et femmes d'une catégorie à l'autre. C'est ainsi, par exemple, que dans un couple âgé de 60 ans, le mari invalide peut compter percevoir sa pension pendant 14 ans alors que sa femme, titulaire d'une retraite « normale », touchera sa retraite pendant 25,5 ans.