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Sida : le Comité d'éthique n'exclut pas le tirage au sort

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Emboîtant le pas au Conseil national du sida, dont l'avis rendu le 26 février avait soulevé un véritable tollé associatif (1), c'est au tour du Comité consultatif national d'éthique (2) de ne pas exclure, en dernier recours, la possibilité du tirage au sort pour attribuer les antiprotéases utilisées en trithérapie contre le sida. Le 7 mars, dans sa recommandation « sur la mise à disposition d'un traitement antiviral dans le sida », celui-ci rappelle les principes éthiques d'égalité d'accès au produit pour tous les patients qui en ont besoin, et de transparence dans l'attribution. « L'avantage du tirage au sort est que seul il permet une égalité indiscutable des chances des malades quand il n'est pas possible de les classer, sur des critères de rationalité, selon un ordre de priorité. » Et il est préférable « au favoritisme », juge-t-il ainsi, relevant par ailleurs les inconvénients d'un tel procédé au niveau national. Aussi recommande-t-il une procédure en plusieurs étapes. Il invite à définir, au niveau national, les patients devant bénéficier du produit en fonction de critères scientifiques et médicaux. Ceux-ci devant être élargis à mesure que le produit sera mieux disponible. Et il suggère d'attribuer à chaque centre d'information et de soins pour l'immunodéficience humaine (CISIH), en fonction de ces critères, un nombre de traitements proportionnel au nombre de leurs malades. Tandis qu'au niveau de chaque CISIH, « il est de la responsabilité collégiale des comités antiviraux de décider d'un ordre de priorité des malades » à partir de critères pertinents. Et ce n'est qu'en « ultime possibilité », dans les cas où les éléments rationnels de décision ne suffiraient pas, qu' « un tirage au sort au plan local pourrait être retenu ».

Une recommandation à laquelle devait réagir, le même jour, Hervé Gaymard, secrétaire d'Etat à la santé, réaffirmant « la position du gouvernement de ne pas recourir à la méthode du tirage au sort ». Tandis que, le 11 mars, les associations de malades réunies au sein du groupe Traitements et recherche thérapeutique (TRT-5)   (3) indiquaient que les laboratoires Merck et Abbott, « après plusieurs semaines de pression associative », avaient décidé d'augmenter leurs possibilités d'accès aux antiprotéases. S'engageant sur « des effectifs qui devraient permettre de répondre aux situations d'urgence sans qu'il soit besoin de procéder à une sélection par tirage au sort ou par des critères arbitraires. Ces dispositifs doivent donc être écartés », soulignaient-elles.

Notes

(1)  Voir ASH n° 1964 du 1-03-96.

(2)  Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé : 71, rue Saint-Dominique -75007 Paris - Tél.  (1)  44.42.48.52.

(3)  Actions traitements, Act Up Paris, Aides, Arcat sida, Sol en si, Vaincre le sida, Sida info service.

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