« Les autismes et troubles apparentés créent des handicapés à vie pour lesquels une réponse sociale s'impose. Reconnaître l'autisme comme un handicap, c'est reconnaître l'insuffisance de la réponse jusqu'ici donnée par les soins que vous pratiquez, quels que soient votre engagement et vos qualités personnelles. ». C'est ce que répond Nicole Toureille, fondatrice de l'association Pro Aid autisme (1), à Jean-Pierre Rouillon, directeur-adjoint d'un établissement spécialisé, après l'entretien sur la proposition de loi sur l'autisme que celui-ci a accordé aux ASH (2). Revenant notamment sur la question des soins, Nicole Toureille entend ainsi rappeler « l'insuffisance de tous les traitements actuels, psychanalytiques et autres ». Y compris, insiste-t-elle, de l'approche lacanienne défendue par certains professionnels, dont Jean-Pierre Rouillon.
Quant à la question de savoir s'il faut, ou non, créer des établissements spécifiques pour accueillir les autistes, elle reproche au praticien de vouloir « ne rien faire surtout [...] qui suscite trop de risques ». Enfin, elle défend la proposition de loi sur l'autisme qui, selon elle, « marque peut-être la volonté de prendre en compte : la carence quantitative et qualitative des dépistages et diagnostics, la situation des professionnels de terrain insuffisamment formés et informés, la situation chaotique et souvent désastreuse des autistes due à la carence quantitative et qualitative des institutions et services spécifiques [...] et, enfin, les revendications des associations de familles pour lesquelles la “ségrégation” [...] a plutôt pour nom “exclusion” de fait du dispositif médico-social garanti par la loi de 1975 en faveur des handicapés ».
(1) Pro Aid autisme : 84, rue Didot - 75014 Paris - Tél. (1) 45.45.72.59.
(2) Voir ASH n° 1964 du 1-03-96.