Etudiant les réactions des entreprises et des salariés durant la brève reprise de 1994, une étude récente du service statistiques du ministère du Travail (DARES) constate une certaine prudence des acteurs économiques. « Les chefs d'entreprise ne s'engagent pas dans une politique de relance des embauches fermes (tandis que) les salariés hésitent à quitter leur emploi. »
Les entreprises, de plus en plus « circonspectes face à l'évolution de la conjoncture », note l'étude, attendent désormais une reprise économique « nettement confirmée » pour recruter durablement. Le contrat à durée indéterminée ne représente plus aujourd'hui qu'une entrée sur six dans l'industrie, où la poussée des CDD a été particulièrement marquée et une entrée sur cinq dans les services. Il n'est pas étonnant que les recrutements à durée déterminée (CDD) apparaissent désormais comme « le principal baromètre conjoncturel ».
Le même « attentisme » est observé chez les salariés. Ainsi, le taux de démission, qui grimpe habituellement très vite en période de reprise économique, est resté globalement stable en 1994.