« L'escroquerie que nous dénonçons consiste à laisser croire que le pacte de relance pour la ville répondrait aux attentes et aux besoins des professionnels et des usagers », s'indigne la Fédération CFDT-Justice, branche protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) (1). Revenant sur les mesures concernant la délinquance des mineurs annoncées dans le cadre du pacte de relance (2), elle estime en effet que la réforme de l'ordonnance de 1945 visant à accélérer le jugement des mineurs délinquants « aura pour conséquence d'incarcérer plus, plus vite, plus longtemps ».
En outre, poursuit-elle, « elle assujettit un peu plus les juges des enfants aux parquets » et elle « inverse les termes de l'ordonnance de 1945 : la répression deviendrait la règle et l'éducatif l'exception ». Autre reproche : les unités à encadrement éducatif renforcé « apparaissent comme des lieux d'exclusion supplémentaires, au fonctionnement dangereux, tant pour les personnes que pour les jeunes ». « Le droit à l'éducation doit être étendu plutôt que limité » et « nos moyens doivent être accrus pour développer notre mission d'insertion », conclut la CFDT-Justice-PJJ, réclamant notamment l'adaptation des foyers traditionnels ainsi que le développement de l'hébergement diversifié et des familles d'accueil.
(1) Fédération CFDT-Justice, branche PJJ : 47/49, avenue Simon-Bolivar - 75019 Paris - Tél. (1) 42.38.61.60.
(2) Voir ASH n° 1959 du 26-01-96.