« On pourrait envisager à brève échéance la création de 40 000 emplois d'auxiliaires de vie à 3/4 de temps, payés à un taux horaire de l'ordre de 120 % du SMIC, avec une participation des usagers de 50 F par heure d'intervention. » C'est ce qu'indique la direction de l'action sociale dans un rapport daté de décembre 1994 (1). Selon la DAS, au moins 440 000 personnes handicapées ou dépendantes, vivant chez elles, auraient besoin d'être aidées par une tierce personne, alors que l'offre existante apparaît mal structurée et tout à fait insuffisante, à la fois en temps et en qualité d'intervention. En effet, l'offre déclarée ne dépasse pas les 13 000 emplois équivalent temps plein (ETP) (2), dont seulement 1 900 emplois d'auxiliaires de vie financés par une subvention forfaitaire annuelle de l'Etat.
Or, tout compris, les besoins se situent dans une fourchette comprise entre plus de 40 000 et 60 000 ETP. Ainsi, poursuit la DAS, la constitution d'un réseau de services d'auxiliaires de vie d'une taille suffisante (au moins 20 salariées à 3/4 de temps) permettrait de structurer cette demande, « grâce à un maillage plus homogène du territoire ». Avec, précise la DAS, « la possibilité de renforcer l'encadrement de ces services et la formation de leurs personnels », notamment ceux recrutés en CES. Ce qui pourrait se matérialiser sous la forme d'un financement du FSE pour les six années à venir. Un tel système impliquerait évidemment de consolider le financement des emplois d'auxiliaires de vie dans le cadre de la mise en place d'emplois d'utilité sociale « dont bénéficieraient prioritairement les publics en insertion ». Soit en maintenant le système actuel mis en place en 1981 sur la base de crédits d'intervention du ministère des Affaires sociales soit - option privilégiée par la DAS - en appliquant au financement des emplois d'auxiliaires de vie un régime proche du contrat emploi consolidé.
(1) Le développement possible des emplois d'auxiliaires de vie - Rapport DAS 1994.
(2) Cette estimation inclut les services d'auxiliaires de vie, les services d'aide-ménagère et SSAD, les associations intermédiaires et les emplois directs.