« Le taux de progression des dépenses nettes d'aide sociale devrait s'élever à 7 % alors que l'évolution des dépenses oscillait autour de 9 %ces trois dernières années », indique l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée dans sa dernière étude (1). « Un constat encourageant » qui cache, néanmoins, « des phénomènes inquiétants », note-t-il, parce que les collectivités locales risquent d'avoir des difficultés de financement. En effet, d'une part, les dépenses d 'aide sociale - 73 milliards de francs pour 1995 - continuent à progresser à un niveau trois fois plus élevé que l'inflation. D'autre part, comme en 1994, les dépenses d 'insertion (passées de 8,6 à plus de 10 milliards de francs) sont celles qui augmentent le plus : + 20 %. Leur part dans la dépense globale d'action sociale départementale a doublé en six ans : de 6 % en 1989, elle a atteint 14 %, « et ceci sans tenir compte des effets indirects sur tous les autres postes de l'aide sociale :personnel, organisation », note l'ODAS. Tandis que leur évolution dans les départements traduirait une « homogénéisation progressive » du taux de bénéficiaires du RMI.
Quant aux autres dépenses, celles liées à la prise en charge de la dépendance progressent d'un peu moins de 7 %. Ce qui s'explique par une progression forte de celles liées à l'hébergement des personnes âgées (+ 8 %) et handicapées (+ 10 %) et une progression ralentie des dépenses d'allocation compensatrice (+ 4 %). L'aide sociale à l'enfance (24 milliards de francs) passe quant à elle de 5 %en 1994 à 4 % en 1995. « La marge des départements est étroite », conclut l'ODAS qui relève qu'un nombre croissant de conseils généraux s'engagent dans « une dynamique de reconstruction des politiques locales » en partant d'une meilleure observation des besoins et réponses et d'un partenariat plus étroit avec l'ensemble des acteurs.
(1) ODAS : 37, bd Saint-Michel - 75005 Paris - Tél. (1) 44.07.02.52.