« Réussir deux millions de recrutements » . Tel est l'objectif pour 1996 du nouveau directeur général de l'ANPE, Michel Bernard.2,4 millions d'offres d'emploi devant être recueillies par les 16 000 salariés de l'ANPE.
En 1995, ce sont 2 millions d'offres qui ont été collectées, soit une hausse de 26 %par rapport à 1994, a-t-il indiqué, par ailleurs, le 6 février. Environ 85 % de ces offres ont été satisfaites, permettant à 1,7 million de personnes de retrouver un emploi. Des chiffres à mettre en rapport avec les 5,8 millions de personnes qui se sont inscrites dans les agences locales pour l'emploi.
A propos de l'insertion des jeunes, qui demeure une priorité, le directeur de l'ANPE a rappelé que 120 000 jeunes demandeurs d'emploi ont bénéficié l'année dernière d'une intervention ou d'une aide pour trouver un emploi (41 000 contrats en alternance, 46 500 contrats d'apprentissage et 28 000 aides au premier emploi des jeunes (APEJ) ). Toutefois, a-t-il remarqué, les espoirs mis dans l'APEJ (1) sont « déçus » puisque seulement 45 000 contrats ont été signés en 1995. Il « faudra donc en tirer les conséquences », a-t-il estimé. Pour 1996, l'agence devra contribuer à l'emploi de 250 000 jeunes supplémentaires.
Pour lutter contre le chômage de longue durée, le directeur a rappelé l'objectif fixé par le gouvernement de conclure 350 000 contrats initiative-emploi (CIE) (2). Un chiffre réalisable, selon Michel Bernard, 153 000 contrats de ce type ayant été signés au second semestre 1995. Au total, les publics les plus en difficulté (allocataires du RMI, handicapés, chômeurs depuis plus de 2 ans...) représentent 45 % des personnes embauchées sous CIE. Le solde (55 %) est composé de chômeurs inscrits à l'ANPE entre 12 et 24 mois. Autres chiffres, 16 % des CIE sont conclus avec des jeunes de moins de 25 ans, 13,5 % ont plus de 50 ans, entre 15 %et 20 % sont des allocataires du RMI, les travailleurs handicapés représentant 8 % des CIE. Si l'ANPE entend réaliser l'embauche de 350 000 personnes sous CIE, elle compte également voir diminuer de 50 000 le nombre de demandeurs d'emploi de très longue durée (+ de 2 ans) qui passerait ainsi de 550 000 à 500 000.
Enfin, dans le cadre de l'ouverture de l'Agence sur l'extérieur, Michel Bernard a présenté le bilan de l'expérimentation du transfert de l'inscription aux Assedic, cette fonction étant assumée actuellement conjointement. Dans le ressort de 28 agences locales, un dossier unique ANPE-Assedic a été réalisé comportant les informations nécessaires à l'inscription comme à l'indemnisation, permettant ainsi aux agences de « se concentrer sur sa mission de placement ». Une expérimentation qui se révèle positive, puisque 78 % des demandeurs d'emploi se déclarent satisfaits. Les « discussions sont en cours et la décision de généraliser les expériences sera prise dans les deux mois », a indiqué Michel Bernard, la mise en œuvre sur l'ensemble du territoire ne pouvant se concevoir que dans les deux ans à venir.
(1) Voir ASH n° 1939 du 8-09-95.
(2) Voir ASH n° 1938 du 1-09-95.