Six ans après que la loi Besson ait fait obligation à toutes les communes de plus de 5 000 habitants d'aménager une aire d'accueil pour les gens du voyage (1), le stationnement et plus généralement l'habitat, reste l'un des problèmes majeurs des populations itinérantes. C'est ce que montre une enquête menée par le MRAP auprès de 1 744 villes (2). Résultat : sur les 637 communes ayant répondu au questionnaire, 49 % déclarent posséder une ou plusieurs aires d'accueil et 35 % avoir un projet en cours. Parmi les régions les mieux équipées : Bretagne, Midi-Pyrennées et Auvergne (plus de 70 %). Quant à l'Ile-de-France, elle fait figure de lanterne rouge (seulement 26 %). Il apparaît ainsi que 87 départements possèdent au moins une aire d'accueil, le nombre total des places disponibles sur l'ensemble du territoire étant estimé à 7 900. Un chiffre qui peut étonner, souligne le MRAP. Lequel suppose que des aires sauvages et des espaces tolérés, souvent en mauvais état, ont été comptabilisés à tort. L'enquête met également en lumière un certain nombre de problèmes, « fondés ou non », liés à l'utilisation des aires d'accueil : cohabitation tendue avec le voisinage, dégradation des aires d'accueil, non-respect du règlement intérieur (notamment le refus de paiement des taxes), inadaptation du terrain, destruction des installations, problèmes d'insalubrité, tensions entre gens du voyage et coût financier pour les communes. « Le problème reste entier », conclut le MRAP, dénonçant certaines réponses parfois ouvertement racistes et déplorant que les mentalités n'aient guère évolué à l'égard des gens du voyage.
(1) Voir ASH n° 1691 du 18-05-90.
(2) L'habitat et le stationnement des gens du voyage - Disponible au MRAP : 89, rue Oberkampf - 75543 Paris cedex 11 - Tél. (1) 43.14.83.53.