S'il est aujourd'hui de bon ton de vanter, souvent sans nuance, les mérites du sport en tant que vecteur d'intégration et de socialisation des jeunes, un groupe de chercheurs et de professionnels de l'éducation spécialisée a choisi d'aller à contre-courant. Et de s'interroger sur la réelle efficacité du « sport-insertion » et des pratiques, parfois confuses, qui en découlent. Principal résultat :tous s'accordent pour récuser l'idée reçue selon laquelle les comportements mis en œuvre dans le cadre de la pratique sportive, notamment en matière de respect des règles collectives, seraient quasi automatiquement transposés dans la vie quotidienne des jeunes sportifs. En réalité, expliquent-ils, ces changements d'attitude, quand ils apparaissent, sont extrêmement lents à venir et liés, en grande partie, aux compétences et à la personnalité des personnes encadrant ces activités. D'où, par exemple, le peu d'utilité, en termes de socialisation, de pratiques de rue livrant les jeunes à eux-mêmes. En outre, s'interrogent les auteurs, le sport, dont l'utilité sociale est réelle, peut-il réussir seul quand tout semble échouer par ailleurs ?
Sports, jeunesses et logiques d'insertion - Michel Anstett et Bertrand Sachs - Ed. La Documentation française -90 F.