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Les médiations du travail social. Pourquoi ? Comment ?

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Marie-France Freynet, assistante sociale, cadre d'action sociale (1), réagit au courrier de Nadia Angilieri, sur la médiation-négociation, paru dans les ASH du 17 novembre.

« Dans cet article, l'auteur distingue deux approches du travail social : l'approche clinique, centrée sur la personne et l'approche médiation-compromis, qui implique un renoncement nécessaire pour chacun des partenaires. Elle propose de lui substituer la “médiation-négociation”, comme élaboration en commun d'une solution mutuellement acceptable à partir des projets de chacun.

« Faut-il rappeler que par définition, les exclus sont hors-jeu de l'échange social : ils trouvent difficilement l'accès à l'information  ils ont du mal à faire valoir leurs droits  on n'entend pas leur parole  ils ne participent pas aux décisions qui conditionnent leur vie quotidienne... Cependant, ils ont toujours le désir d'être acteur de leur existence  ce désir se manifeste dans les cas les plus dramatiques par la lutte pour la survie  dans d'autres cas par des stratégies parfois très élaborées dans les rapports avec les services sociaux  d'autres fois encore par de multiples formes de participation à l'échange social.

« Le travailleur social doit commencer par faire l'analyse de ces rapports sociaux ; il doit aussi être attentif aux moindres signes qui manifestent des capacités, un potentiel à mettre en œuvre, des désirs sur lesquels s'appuyer. D'autre part, bien qu'il soit mandaté par des institutions, il doit être capable d'analyser les commandes qui lui sont faites et de définir par lui-même les voies qui lui permettront d'atteindre les finalités de l'action sociale. Cette nécessaire autonomie pour définir ses méthodes ne signifie pas indépendance mais, au contraire, capacité à intégrer les objectifs pour des réalisations toujours à réinventer. Se situer en médiateur, c'est être dans l'entre-deux, entre des exclus parfois hostiles ou repliés sur eux-mêmes et des institutions qui annoncent des programmes de lutte contre l'exclusion mais sélectionnent leur public et imposent leur normativité.

« Dès lors, les médiations du travail social consistent à :

 - ouvrir des espaces pour faciliter le retour vers l'échange social : groupes de parole, restauration des liens sociaux de proximité, réassurance sur ses capacités, reconnaissance de ses droits légitimes, invitation à contribuer soi-même à l'échange... 

 - construire avec les personnes concernées des formes de participation adaptées à leurs valeurs culturelles et à leurs intérêts 

 - renégocier avec elles et le partenariat local : élus, associations, structures sociales, leur place dans la cité.

« Le retour sur la scène sociale ne se fait pas sans heurts, même s'il ne s'agit que d'enjeux très modestes. Le pouvoir n'est jamais octroyé ; il faut le conquérir. Les anglo-saxons parlent d'empowerment, ce que l'on peut traduire par la “réappropriation active du pouvoir par la personne elle-même”. Le concept de transaction sociale est essentiel pour bien comprendre ce que peut être la médiation car il met au centre le jeu des acteurs dans un réel toujours plus complexe que n'importe quel modèle d'explication et toujours en élaboration. Il existe toujours des interstices pour recréer du lien social là où il tendrait à disparaître. »

Notes

(1)  Marie-France Freynet est docteur en sciences de l'Education. Elle a publié en 1995 aux éditions Chronique sociale : Les médiations du travail social. Contre l'exclusion, reconstruire les liens. Adresse : 7,  rue Philippe Cousteau - 17137 Nieul-sur-Mer - Tél.  (1)  46.42.56.31.

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