La mise en œuvre du plan d'urgence pour le logement, concernant notamment la création de 20 000 logement d'extrême urgence dont 10 000 avant l'hiver (1), est « gravement compromise », s'alarme la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés (2). « Déjà incomplet », ce plan est en effet menacé, estiment les responsables de l'organisation. Car, précisent-ils, « moins de la moitié des 20 000 logements prévus font l'objet d'un accord de financement ». De même, « une proportion significative d'entre eux est constituée par des logements existants, mis à disposition par des organismes sociaux et ne correspondant en aucune façon à la création d'une offre nouvelle au profit des défavorisés ». En outre, déplorent-ils, des logements d'insertion et des PLA « projetés par des maîtres d'ouvrage sociaux et assortis d'un bail normal » sont « basculés » dans la catégorie des logements d'urgence. « Et leurs occupants ne pourront y séjourner que quelques semaines ou quelques mois, sans assurance d'un relogement durable », s'insurgent les dirigeants de la Fondation. Lesquels dénoncent un autre effet pervers : « la réalisation de logements destinés à des familles en difficulté faisant l'objet de dossiers déposés antérieurement, a été différée, voire compromise, par la concentration exclusive des efforts en vue de l'aboutissement du plan ».
(1) Voir ASH n° 1934 du 7-07-95.
(2) Fondation abbé Pierre : 53, boulevard Vincent Auriol - 75013 Paris - Tél. (1) 53.82.80.30.