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PHOTOGRAPHIE DES FOYERS DE VIE

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Les foyers de vie (1) ont réussi à se faire leur place dans le paysage médico-social français. Mais doivent-ils rester les seuls établissements capables d'accompagner les adultes handicapés mentaux non travailleurs ? C'est la question que pose le CREAI Alsace au terme de son enquête nationale sur les pratiques institutionnelles des foyers de vie (2).

Menée entre 1994 et 1995, auprès de 427 établissements (3), l'enquête nationale du CREAI Alsace sur les foyers de vie visait deux objectifs : mesurer les pratiques institutionnelles et envisager l'évolution de ces pratiques « pour que les personnes orientées vers ces foyers soient des adultes avant tout ». Il s'agissait également de brosser le portrait d'établissements qui souffrent encore d'un certain flou réglementaire. Ainsi, apprend-on, 83,4 % des foyers de vie sont de droit privé (association 1901), un peu plus de 14 % sont publics et seuls 2,5 % sont gérés par des associations confessionnelles. En outre, plus de la moitié ont été créés au cours des neuf dernières années, dont le quart depuis 1990. En moyenne, chaque établissement accueille, en internat, environ 31 résidents. Il s'agit d'une population majoritairement jeune. En effet, près des deux tiers des résidents ont moins de 40 ans et seuls 7 % plus de 60 ans. Les enquêteurs estiment cependant qu'en l'absence de mortalité, les plus de 60 ans devraient atteindre, au cours des 20 prochaines années, près de 40 % du nombre total des personnes accueillies. Par ailleurs, le ratio personnel éducatif/résident est de 0,4 agent par personne handicapée, les AMP représentant plus du tiers du personnel éducatif des foyers, suivies par les moniteurs-éducateurs (15 %) et les éducateurs spécialisés (13 %). On compte également 10 % de personnes dépourvues de toute formation. En ce qui concerne les modes d'hébergement, une très grande majorité d'établissements (95 %) fonctionnent sur la base de groupes de vie. Mais ils ne sont qu'un peu plus de la moitié à offrir une chambre individuelle aux personnes accueillies.

Les enquêteurs se sont également attachés à analyser les pratiques institutionnelles. Ainsi, l'examen du contenu des questionnaires laisse transparaître trois priorités pour les foyers de vie : le maintien et le développement des potentiels des résidents, le cadre et la qualité de vie, l'accompagnement à la vie sociale et le respect de l'individu. « L'ensemble de l'enquête fait apparaître une réelle volonté de prise en compte du résident à titre individuel », constatent ainsi les chercheurs. Lesquels soulignent, cependant, un certain nombre de distorsions et de paradoxes. Par exemple, « vivre en couple dans un foyer de vie est presque impossible », expliquent-ils. Car si la contraception est autorisée dans 94 % des établissements, seuls 55 % permettent les relations sexuelles et la plupart n'autorisent pas la vie commune entre deux résidents. « Quand le résident a-t-il la possibilité d'être un acteur, un sujet de sa vie ? L'importance du handicap est-il la raison de cet état de fait ou bien un alibi ? » Et, concluent les auteurs de l'enquête, si les foyers de vie ont réussi à faire leur place dans le paysage médico-social, « ne devons-nous pas imaginer d'autres modes d'accompagnement qui ne prendraient pas l'accueil en foyer en référence ? ».

Notes

(1)  Encore appelés foyers d'accueil spécialisés ou foyers d'accueil pour adultes gravement handicapés.

(2)  Les pratiques institutionnelles des foyers de vie - CREAI Alsace : 15, place des Halles - 67000 Strasbourg - Tél. 88.32.47.94 - 100 F.

(3)  Seuls 364 questionnaires ont été exploités pour cette étude.

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