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Alain Juppé présente un gouvernement resserré

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C'est un gouvernement resserré, 32 membres au lieu de 42, que les femmes ont quitté aussi massivement qu'elles étaient entrées dans le précédent (4 femmes contre 12), et partiellement redessiné qui a été présenté le 7 novembre par Alain Juppé. Quelques heures plus tôt, après seulement cinq mois et demi passés à Matignon, celui-ci avait en effet soumis la démission de son gouvernement au président de la République. Lequel lui avait aussitôt confié la tâche de constituer le nouveau gouvernement.

Au demeurant, il ne s'agit pas d'un véritable bouleversement mais seulement d'un remaniement partiel. En effet, les principaux ministres restent en place, notamment Jacques Toubon à la Justice, François Bayrou à l'Education nationale, Jean-Louis Debré à l'Intérieur et Jean Arthuis à l'Economie et aux Finances. Ce sont surtout les ministères sociaux, souffrant d'être trop nombreux, mal coordonnés et paralysés par trop de compétences croisées, qui sont touchés par cette réorganisation. D'où, d'ailleurs, la décision d'Alain Juppé de les regrouper au sein d'un ministère social fort.

Celui-ci, comparable aux ministères dirigés par Pierre Bérégovoy (1982 à 1984) et Philippe Séguin (1986 à 1988), a été confié à Jacques Barrot. Lequel, auparavant ministre du Travail, du Dialogue social et de la Participation, est désormais en charge du Travail et des Affaires sociales. A ses côtés, Anne-Marie Couderc, précédemment secrétaire d'Etat pour l'emploi, est promue ministre délégué chargé de l'emploi. De même, Hervé Gaymard, ancien secrétaire d'Etat aux finances, est nommé secrétaire d'Etat chargé de la santé et de la sécurité sociale. En revanche, plusieurs ministres quittent le gouvernement, dont Elisabeth Hubert (Santé publique et Assurance maladie) et Colette Codaccioni (Solidarité entre les générations). Quant à Xavier Emmanuelli, qui avait tenu ces derniers jours, sur les banlieues, des propos plus apaisés qu'Eric Raoult, il est confirmé dans sa fonction de secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence, auprès du Premier ministre.

Par ailleurs, la Ville (une appellation qui refait surface) et l'Intégration, regoupées avec l'Aménagement du territoire, sont confiés à Jean-Claude Gaudin, maire UDF-PR de Marseille, qui décroche ainsi son premier portefeuille ministériel. A ce titre, il chapeautera Eric Raoult. Ce dernier, de ministre de l'Intégration et de la Lutte contre l'exclusion, devient en effet ministre délégué à la ville et à l'intégration. Quant à Françoise de Veyrinas (secrétaire d'Etat aux quartiers en difficulté), elle quitte le gouvernement. De leur côté, Jean Puech (Fonction publique) et Claude Goasguen (Réforme de l'Etat, Décentralisation et Citoyenneté) cèdent leur place à un nouveau venu : Dominique Perben (maire RPR de Chalon-sur-Saône) qui outre la Fonction publique se voit confier la Réforme de l'Etat et la Décentralisation. Pour sa part, Pierre-André Périssol passe du rang de ministre du Logement à celui de ministre délégué au logement auprès de Bernard Pons, ministre de l'Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme. Lequel voit ainsi ses attributions partiellement modifiées.

D'autre part, contrairement à ce qui se passait dans le précédent gouvernement, les secrétaires d'Etat ne seront plus conviés à assister systématiquement aux Conseils des ministres. Conséquence : seules deux femmes participeront désormais en permanence aux travaux du gouvernement. En outre, on s'interrogeait encore le 8 novembre, dans les ministères, sur la répartition de certaines attributions. En particulier la gestion de l'insertion sociale et notamment du RMI. Ainsi que le partage de « l'intégration » dont on ne sait pas si elle concernera uniquement le problème des zones urbaines ou si elle sera prise dans son sens le plus large.

Aussitôt après la nomination de son nouveau gouvernement, le Premier ministre est intervenu afin de définir la tâche qu'il entend confier à ses ministres. Plus concrètement, il leur a fixé quatre chantiers prioritaires. A commencer par la réforme de la sécurité sociale. A ce propos, il a indiqué qu'il s'agit « de la meilleure réponse au fléau de l'exclusion » et confirmé la tenue d'un débat parlementaire la semaine prochaine sur cette réforme. Celle-ci ne doit pas être « un nouveau replâtrage mais une vraie réforme en profondeur » et « les efforts doivent être équitablement répartis », a-t-il en outre précisé . Autres priorités du gouvernement Juppé II : la réforme de l'Etat et la réduction de ses dépenses, la réforme fiscale et « la nécessaire politique d'intégration urbaine ». Dans ce domaine, le Premier ministre a annoncé son intention, dans le cadre du projet national d'intégration urbaine (PNIU), de « supprimer les impôts dans les zones en difficulté pour les entreprises existantes ou qui viendraient s'installer ». « Il faut développer les activités et les emplois dans ces zones car c'est le chômage, notamment des jeunes, qui est à la source de toutes ces difficultés », a-t-il ajouté. Il faut aussi « la présence de l'Etat dans ces quartiers, pas seulement la police, mais l'éducation, les postes et tous les services publics ». Enfin, Alain Juppé a assuré que le gouvernement serait prêt « dans quelques semaines » à présenter le PNIU. La concertation sur ce sujet a d'ailleurs commencé le 6 novembre. Eric Raoult a entamé des auditions des élus locaux, nationaux, des associations et des personnalités qualifiées confrontés aux problèmes de la ville.

La composition du nouveau gouvernement d'Alain Juppé est la suivante :

  Jacques Toubon, garde des Sceaux, ministre de la Justice 

  François Bayrou, ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche 

   François d'Aubert, secrétaire d'Etat à la recherche.

  Charles Millon, ministre de la Défense.

  Bernard Pons, ministre de l'Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme 

  Pierre-André Périssol, ministre délégué au logement 

  Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat aux transports.

  Hervé de Charette, ministre des Affaires étrangères 

  Jacques Godfrain, ministre délégué à la coopération 

  Michel Barnier, ministre délégué aux affaires européennes 

  Margie Sudre, secrétaire d'Etat chargé de la francophonie.

  Jacques Barrot, ministre du Travail et des Affaires sociales 

  Anne-Marie Couderc, ministre délégué pour l'emploi 

  Hervé Gaymard, secrétaire d'Etat à la santé et à la sécurité sociale.

  Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur.

  Jean Arthuis, ministre de l'Economie et des Finances 

  Alain Lamassoure, ministre délégué au budget, porte-parole du gouvernement 

  Yves Galland, ministre délégué aux finances et au commerce extérieur.

  Roger Romani, ministre des Relations avec le Parlement.

  Corinne Lepage, ministre de l'Environnement.

  Philippe Douste-Blazy, ministre de la Culture.

  Franck Borotra, ministre de l'Industrie, de La Poste et des Télécommunications ;

  François Fillon, ministre délégué à La Poste, aux télécommunications et à l'espace.

  Philippe Vasseur, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation.

  Jean-Claude Gaudin, ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ville et de l'Intégration 

  Eric Raoult, ministre délégué à la ville et à l'intégration.

  Jean-Pierre Raffarin, ministre des Petites et Moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat.

  Dominique Perben, ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation.

Enfin, sont rattachés directement auprès du Premier ministre :

  Pierre Pasquini, ministre délégué aux anciens combattants et victimes de guerre 

  Jean-Jacques de Peretti, ministre délégué à l'outre-mer 

  Guy Drut, ministre délégué à la jeunesse et aux sports 

  Xavier Emmanuelli, secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence.

(Décret du 7 novembre 1995, J.O. du 8-11-95)

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