Si le lien entre écriture et travail social a toujours été problématique, voire conflictuel, c'est aussi parce que, pour les travailleurs sociaux, la question de l'écriture pose obligatoirement celle de la confidentialité. D'où l'intérêt de ce court ouvrage collectif portant sur l'écriture et le secret dans les dossiers d'assistance éducative, fruit des travaux d'un groupe de travail qui a fonctionné en 1993-1994 au sein du CNFE-PJJ de Vaucresson. Au demeurant, il ne s'agit pas ici de la forme mais bien de la place déterminante qu'occupe l'écrit dans le processus décisionnel de la justice des mineurs. A tel point que certains s'alarment de l'impact, sur les juges des enfants, des différents rapports rédigés par les travailleurs sociaux. Des écrits jugés parfois arbitraires et qui, aux yeux de certains, n'offrent pas de réelle garantie aux familles et aux jeu- nes, à la fois, en termes de transparence et de respect de leur intimité. Au final, c'est le rôle singulier du magistrat de la jeunesse, à la fois instructeur et juge, qui se trouve ainsi mis en cause. Pour les auteurs, certains aménagements apparaissent donc nécessaires, notamment l'interdiction d'utiliser ces rapports dans une autre procédure, en particulier pénale, et la délivrance d'une copie du dossier au défenseur du mineur lors de procédures civiles.
Ecriture et secret - Sous la direction de Catherine Blatier et Jacques Bourquin - Ed. CNFE-PJJ : 54, rue de Garches - 92420 Vaucresson -Tél. (1) 47.95.98.27 - 50 F.