« Le PNIU n'aura de crédibilité que dans la mesure où il sera accompagné d'un engagement financier pluriannuel à la hauteur des ambitions proclamées. » Même s'il ne s'agit encore que d'une prise de position à titre personnel, les propos tenus le 19 octobre par François Geindre (maire PS d'Hérouville Saint-Clair), vice-président du Conseil national des villes (CNV) avec Jean-Pierre Delalande (RPR), laissent mal augurer de l'accueil que le CNV pourrait réserver au projet de programme national d'intégration urbaine (PNIU). Une réaction qui intervient après la présentation à ces deux responsables du rapport Idrac-Duport servant de base à l'élaboration de ce programme (1). En effet, s'il reconnaît la volonté du gouvernement de faire face au défi lancé par le problème de l'intégration urbaine, François Geindre déplore l'absence d'originalité des solutions proposées. Selon lui, si les quatre axes retenus dans le rapport de présentation du PNIU « semblent aptes à aider à un nouvel élan de la politique de la ville », « ils ne sont pas en rupture avec les politiques précédemment menées et n'épuisent pas le champ du possible ». En outre, poursuit-il, face aux multiples difficultés des quartiers concernés, une politique de la ville « aussi fine et d'ampleur soit-elle, ne saurait répondre seule à ce qui est un enjeu global de société ». Et il met en garde le gouvernement contre des mesures tendant à substituer les préfets aux maires dans des domaines qui ne sont pas de la compétence de l'Etat. « L'Etat doit d'abord renforcer ses missions régaliennes :Justice-Police-Education. Une vraie programmation de la présence de l'Etat dans les quartiers doit être élaborée », ont aussi déclaré les deux vice-présidents.
(1) Voir ASH n° 1944 du 13-10-95.