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ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS : RÉINTERROGER LA PROFESSION

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A la suite du meurtre d'une jeune éducatrice dans le Nord de la France, Jean Sawras, formateur, réagit à son tour (1). Et s'interroge sur les limites des actions professionnelles des éducateurs spécialisés.

« [...] Il est temps de s'arrêter et de réfléchir sur la polyvalence ou sur une spécificité de la fonction dans le secteur social en général et dans le secteur de l'éducation spécialisée en particulier.

« En effet, sommes-nous prêts à accompagner des personnes toxicomanes, des SDF, des femmes battues, des hommes battus, des malades mentaux, des personnes adultes vieillissantes, assurer, assumer des tutelles... ? [...]

« De quels moyens disposons-nous et quelles sont les limites de la prise en charge des personnes dont nous nous occupons ? Nous ne pouvons, à la fois, être éducateur et remplacer les parents, aider les personnes à être mieux dans leurs baskets, être éducateur et instituteur, être éducateur et travailler avec la police, être éducateur et psychologue clinicien...

« Nous avons dans le secteur social et des handicapés et inadaptés une place certaine mais ne prenons pas toutes les places. A chacun son travail avec ses limites. Pourquoi vouloir participer à la mise en place d'actions d'insertion alors que nous savons la mission impossible. Nos collègues assistants de service social ont vite dénoncé l'impasse et le I de l'insertion.

« Laissons aux élus, aux politiques qui ont mis en place cette allocation, le soin de trouver les moyens de mettre en œuvre leur politique... [...]

« Aujourd'hui, une politique de la ville se dessine. Je suis sûr qu'une grande majorité d'entre nous est prête à s'y engager... Mais pour faire quoi ?Avons-nous suffisamment de bases économiques, politiques, sociologiques ? N'allons pas jouer les fantassins, réfléchissions avant de s'engager ! [...]

« Il me paraît urgent de réinterroger notre profession d'éducateur spécialisé, de retrouver un esprit de corps, de le faire savoir.

« Ceci n'excluant pas de travailler en harmonie, en complémentarité, avec d'autres professionnels identifiés et en partenariat avec d'autres instances à partir de contrats bien clarifiés.

« Avant que l'usure professionnelle nous attrape précocement, il est temps, grand temps de poser nos valises, de bien nous positionner dans l'action sociale. »

Jean Sawras : 3, rue du Hainaut - 59700 Marcq-en-Bareuil.

Notes

(1)  Voir ASH n° 1937 du 25-08-95, n° 1938 du 1-09-95 et le n° 1940 du 15-09-95.

LE SOCIAL EN ACTION

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