« 56 % des situations rencontrées en 1994 nous ont été envoyées par les services sociaux publics, soit une augmentation de 10 % en un an », remarque le Secours catholique à l'issue d'une étude qu'il vient de publier. Ce travail a porté sur plus de 680 000 situations (soit 1 750 000 personnes concernées au total). L'organisme précise également que plus les familles ont d'enfants, moins elles sont envoyées par les services sociaux (trouvant donc dans les prestations familiales une aide dont ne bénéficient pas les familles avec un seul enfant).
Autre constat : parmi les titulaires du RMI reçus, un sur deux n'a ni formation ni qualification « lui ouvrant un chemin pour une authentique réinsertion ». Ils représentent désormais un quart des situations d'accueil, leur « retour » dans les services d'aide et d'accompagnement du Secours catholique attestant d'une relative « dégradation des effets initialement prévus par cette prestation de lutte contre la pauvreté ». Par ailleurs, l'association insiste sur la dimension trop exclusive du RMI, tout particulièrement vis-à-vis des moins de 25 ans qui composent actuellement 19 % des personnes accueillies. Parmi ces jeunes, deux sur cinq ont moins de 30 F par jour pour vivre.
Cette étude met en évidence l'imbrication d'un autre facteur, dans les situations de pauvreté : le logement. En effet, 26 % des personnes reçues sont sans lieu privé d'hébergement. Enfin, plus de 60 %des familles accueillies au Secours catholique ont une dette (en moyenne égale à 7 898 F). Elargie à l'ensemble de la population reçue, cette dette devient « démesurée » :4,7 milliards de francs !
Fort de cette étude, le Secours catholique espère bien contribuer à la préparation de la loi contre l'exclusion, tout en soulevant « le vrai problème du désengagement de l'Etat vis-à-vis des associations ».
Secours catholique : 106, rue du Bac -75007 Paris -Tél. (1) 43.20.14.14.