Depuis hier et pour un jour encore, se tient à Paris le 36e congrès de l'Association des paralysés de France (APF) qui marque le 20e anniversaire de la loi d'orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées. Il a pour objet de définir les grandes orientations pour les 10-20 années à venir. Lesquelles reposent sur un message fort que les militants entendent adresser aux pouvoirs publics : « les personnes handicapées veulent vivre comme tout le monde » .
Or, malgré les avancées entamées depuis 20 ans, cet objectif n'est pas encore atteint. « La société française ne met pas encore à la disposition des personnes handicapées les moyens nécessaires pour compenser leur différence et pour choisir librement leur mode de vie », souligne l'APF, qui s'interroge également sur les moyens mis en place pour faire face aux nouveaux besoins suscités par les progrès de la médecine.
Pour pallier les conséquences du handicap, l'association avance une solution, qu'elle défend déjà depuis de nombreuses années, la « compensation ». Laquelle se décline en trois volets. Compensation financière tout d'abord. Pour l'APF, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) doit être réévaluée afin d'atteindre le montant du SMIC net (soit actuellement 4 982,33 F). De même, l'AAH et l'allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) devraient être indexées sur le SMIC. Elle souhaite également une meilleure prise en charge des appareillages et aides techniques par les organismes de sécurité sociale (actuellement, un fauteuil électrique d'environ 25 000 F n'est pris en charge par la sécurité sociale qu'à hauteur de 17 296 F, note l'APF). Compensation humaine ensuite, pour permettre à la personne handicapée de vivre à son domicile. A ce titre, l'APF préconise la mise en place d'équipes pluridisciplinaires (assistants sociaux, ergothérapeutes, auxiliaires de vie...) chargées d'intervenir auprès des personnes handicapées et la création de postes d'auxiliaires de vie. Compensation technique enfin. Déplorant l'insuffisance des dispositions législatives et réglementaires prises en matière d'accessibilité, l'association réclame au minimum la stricte application des textes en vigueur ainsi que l'extension de leur champ d'application.
En outre, elle a demandé à Patrick Ségal, le nouveau délégué interministériel aux personnes handicapées qu'elle a rencontré le 28 septembre, que la répartition des compétences entre les collectivités territoriales et l'Etat soit clarifiée.
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