Le 50e anniversaire de la sécurité sociale, célébré à la Sorbonne le 4 octobre en présence du président de la République, sera le point de départ de la concertation régionale sur l'avenir de la sécurité sociale (1), l'équilibre des comptes sociaux et les réformes à engager. Jacques Chirac a indiqué à cette occasion : « il ne sert à rien de nier la réalité et il serait irresponsable de différer les choix qui s'imposent ». « Assumer ces évolutions, c'est adapter la sécurité sociale aux réalités de notre temps dans la fidélité aux principes qui l'ont fondée », a-t-il poursuivi, appelant à la responsabilité des Français : « la sécurité sociale est l'affaire de tous ». Enfin, il a plaidé pour « une diversification des sources de financement et une extension de l'assiette des cotisations à l'ensemble des revenus ».
Les différentes manifestations qui se sont déroulées ces dernières semaines ont d'ailleurs été l'occasion, pour les pouvoirs publics, les organismes de sécurité sociale ou encore les partenaires sociaux de mettre en garde sur l'avenir de cette institution dont le déficit cumulé, fin 1995, devrait être confirmé le 31 octobre par la commission des comptes de la sécurité sociale à hauteur de 120 milliards de francs.
Elisabeth Hubert, ministre de la Santé publique et de l'Assurance maladie, a prévenu à plusieurs reprises que « des décisions s'imposent, auxquelles doivent adhérer l'ensemble des Français s'ils veulent sauvegarder leur système de protection sociale ». En clôturant, le 29 septembre à Villepinte, les VIIe journées de l'assurance maladie, elle avait déjà averti les caisses de sécurité sociale que « nous jouons la dernière chance du système conventionnel et donc de la branche maladie » (2). Invitant les caisses à « s'assurer que les actes et prescriptions qu'elles remboursent sont médicalement justifiés et réellement utiles aux malades dans le cadre prévu par la loi et les dispositions conventionnelles ». Le ministre leur a, en outre, demandé de définir rapidement le calendrier et les modalités de généralisation du dossier médical (3).
Dans les prochains jours, elle communiquera aux caisses et aux médecins les taux maximum d'évolution des dépenses de la médecine de ville pour 1996. Le gouvernement doit également fixer un taux directeur d'évolution des dépenses hospitalières « très volontariste ».
(1) Voir ASH n° 1942 du 29-09-95.
(2) Voir ASH n° 1854 du 19-11-93.
(3) Voir ASH n° 1914 du 24-03-95.