« Nous sommes satisfaits mais vigilants », ont indiqué, le 21 septembre, les responsables de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI) (1) à la suite de leur rencontre, la veille, avec Colette Codaccioni. Principaux motifs de satisfaction : le maintien des particularités du statut des personnes handicapées vieillissantes dans le cadre de la prestation d'autonomie (2), l'installation de la mission interministérielle aux handicapés et la création de 2 700 places de CAT prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour 1996 (3). Néanmoins, un certain nombre de dossiers demeurent en suspens, estiment les dirigeants. Lesquels demandent le rétablissement de programmes pluriannuels afin de créer 10 000 places supplémentaires dans les CAT et 5 000 dans les MAS (pour les personnes gravement handicapées). Autres sujets de préoccupation : la situation des équipes de préparation et de suite du reclassement (à propos desquelles une circulaire doit paraître prochainement), le manque d'instituteurs spécialisés, l'ouverture des conseils économiques et sociaux aux représentants des personnes handicapées et la transposition, en France, des directives européennes sur le handicap. Enfin, trois grands chantiers doivent être poursuivis au sein de l'UNAPEI :la prise en charge des handicapés vieillissants, la modernisation de la protection juridique (tutelle, curatelle, sauvegarde de justice) ainsi que « la préservation et l'amplification » de la loi d'orientation de 1975 (4).
Autre priorité pour l'UNAPEI : être associée à la concertation sur l'évolution de la protection sociale et de l'assurance maladie. A cette occasion, et à l'heure où la sécurité sociale fête ses 50 ans, l'association publie son « Livre blanc de l'assurance maladie au service des personnes handicapées » (5). Lequel traite de l'organisation du système d'assurance maladie, des difficultés financières du régime, de la prise en charge du handicap mental et de la répartition des dépenses générées par le handicap mental entre l'assurance maladie et l'Etat. Suite à cet état des lieux, l'UNAPEI constate que la « hauteur de son action montre incontestablement que l'assurance maladie est l'un des piliers de la prise en charge des personnes handicapées mentales ». Et plaide pour la sauvegarde du dispositif. L'abrogation du monopole de la sécurité sociale et l'encouragement à la participation personnelle des Français serait « préjudiciable à la cohésion sociale », affirme l'association qui se pose la question de savoir si « les personnes handicapées n'en seraient pas les premières victimes ». Elle a également tenue à réaffirmer « son attachement aux principes de solidarité qui régissent notre système et son engagement dans sa préservation » tout en souhaitant sa « nécessaire adaptation structurelle ».
Enfin, l'UNAPEI organise, du 12 au 15 octobre, une opération « portes ouvertes au pays de la dignité ». L'occasion pour les 750 établissements membres de faire connaître leur projets et leurs besoins. Un « Livre d'or de la dignité » sera mis à disposition des visiteurs et présenté lors du congrès 1996 de l'organisation.
(1) UNAPEI : 15, rue Coysevox - 75876 Paris cedex 18 - Tél. (1) 44.85.50.50.
(2) Voir ASH n° 1941 du 22-09-95.
(3) Voir ce numéro, page13.
(4) Voir ASH n° 1927 du 19-05-95.
(5) Le Livre blanc est disponible gratuitement auprès de l'UNAPEI.