Lors du conseil des ministres du 13 septembre, le secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence, Xavier Emmanuelli, a présenté une communication sur l'accès aux soins des personnes les plus démunies.
Partant d'une analyse « concrète des obstacles que rencontrent ces personnes pour protéger leur santé », le secrétaire d'Etat prône un « projet social et sanitaire d'ensemble » basé sur trois orientations.
La première consiste à organiser un réseau de centres de soins primaires. « Fonctionnant en liaison avec le secteur de ville et l'hôpital », ces centres auraient, d'une part, « une fonction de prévention et d'orientation précoce des malades dans le système de soins » et, d'autre part, pour mission de dispenser des soins d'accompagnement. Ces réseaux travailleraient en liaison avec des équipes mobiles (ou SAMU sociaux), dont le secrétaire d'Etat, et fondateur du SAMU social de Paris (1), a annoncé l'extension aux grandes villes de province afin « d'aller au-devant des personnes les plus isolées ».
Second aspect du projet : la poursuite de l'adaptation de l'hôpital à « une demande issue de la détresse sociale ». A cette occasion, les antennes sociales qui ont pour vocation de « régler sur place les problèmes d'accès aux droits » seront étendues. En outre, l'accueil des urgences sera amélioré « permettant d'orienter les demandes mal adressées au sein d'un réseau médico-social de proximité » et le nombre de consultations externes sans rendez-vous accru.
Xavier Emmanuelli a, en outre, insisté sur la nécessité de développer la prise en charge des besoins sanitaires (à l'exclusion de ceux qui relèvent d'une prise en charge hospitalière) des personnes sans domicile fixe au sein du dispositif d'hébergement d'urgence, notamment par la création de lits d'infirmerie.
Enfin, la souffrance psychique des personnes les plus démunies et le problème particulier des dépendances aux substances psychoactives, « en insistant sur la situation très difficile de certains jeunes privés de résidence stable », feront l'objet de propositions concrètes par l'ensemble des ministres concernés, a-t-il déclaré.
Le secrétaire d'Etat juge également nécessaire une réflexion sur la formation des médecins et sur la coordination des actions de l'Etat et des collectivités locales en matière de lutte contre les fléaux sanitaires et sociaux.
(1) Voir ASH n° 1935 du 14-07-95.